- Text Size +
Disclaimer: Ils ne m'appartiennent pas, ils sont de purs produits de l'imagination de leurs géniaux créateurs...

Rating: M plus.

Avertissement: BDSM, fic assez dure tant dans les mots que dans les actions.

Note: Je continue. Je suis folle.



*********

Tony et Gibbs

Tony dormait.

L'oreiller serré dans ses bras. Il se sentait en sécurité et en souriait dans son sommeil. Il bougea et un éclair de douleur le réveilla. Un peu désorienté, son regard fit le tour de la pièce. Il ne reconnaissait pas plus sa chambre, que la salle de jeu et il lui fallut réfléchir intensément pour mettre un nom sur le propriétaire de la chambre.

"Gibbs... Pensa-t-il en refermant les yeux.

Il était en sécurité là.
Julian ne viendrait pas le chercher ici. Gibbs ne le laisserait pas faire. Enfin probablement pas.
Il était à peine dix heures du matin et Tony se rendormit, il avait tellement encaissé ces derniers jours qu'il ne se souvenait plus avoir réellement dormi.
Julian ne lui permettait qu'une mauvaise couverture par terre dans ses moments de générosité, et dans ses moment de folie furieuse, il le laissait, comme hier soir, entravé, à l'agonie... Dans des positions cruelles, son corps abandonnait et il s'évanouissait.

Gibbs avait attendu que Tony s'endorme et avait glissé son portable dans un sachet hermétique, prenant soin de ne pas brouiller les empreintes éventuelles.
Il avait laissé un jeu de clef sur la table de la cuisine et avait fermé la porte en sortant. Sans la moindre envie de laisser le jeune homme endormi derrière lui, mais pour avoir des informations il devait voir Abby.

Et Abby avait le matériel au labo.

Il était rentré dans le labo, s'était avancé pour baisser le son qui hurlait.

"Gibbbbssss! Avait dit la jeune goth avec un sourire. Que puis-je faire pour toi?
"Viens là petite fille... Gronda Jethro en faisant s'asseoir la laborantine. Faut que tu me trouves des empreintes sur un portable.

Avec une moue, elle tendit la main. Elle retint son souffle un bref instant en reconnaissant le portable de Tony.
Son regard croisa celui de Gibbs. Le bleu ciel était glacé.

"Mais Gibbs.... C'est le portable de Tony! Que se passe-t-il?
"Trouves moi des empreintes là dessus. Hormis les miennes et celles de Dinozzo.
"Et?
"Pour hier Abby. Merci petite fille. Dit il en l'embrassant sur le front.
"Tu parles Boss! Pour Tony j'y étais même avant-hier... Marmonna-t-elle en enfilant une paire de gants.

Il n'y avait pas grand chose qu'il puisse faire maintenant.
Et il y avait Ari.
Il y avait encore Ari.
Et la menace envers son équipe.
Mais il n'avait que Tony en tête. Il voulait savoir l'étendue des dégâts. Et le pourquoi. Il ne comprenait pas ce qui le poussait a accepter de se faire brutaliser.

Il l'avait constaté. Julian était violent. Et si Tony ne rentrait pas... Il allait encore lui tomber dessus.

Il devait s'en occuper, mais un peu plus tard. Pour le moment il avait un coup de fil à passer et il s'en acquitta avec un sourire. Il savourait par avance la surprise qu'il lui faisait.

Le téléphone qui résonnait tira Tony du sommeil, il mit un long moment avant de se décider à répondre.
Il était idiot, ce coup de fil ne pouvait être que pour lui ou pour Gibbs, dans ce cas, il prendrait un message et puis c'était tout.

"DiNozzo, tu mets pas dix ans pour répondre à ce foutu téléphone, il va pas te mordre...
"Heu.. ouais, je sais Boss, mais j'ai pas entendu le téléphone des le début.
"Mens pas... Marmonna Gibbs à mi-voix
"Heu... Je ... ok...
"Je veux que tu manges et que tu te reposes, c'est compris?
"Ouais Boss... Mais manger, j'ai pas très faim tu sais...
"Dans cinq minutes, tu vas avoir une livraison, les clefs sont sur la table de la cuisine, va manger et recouches toi.
"Pou... pourquoi tu fais ça? Bredouilla Tony, touché par l'appel de son ami et responsable.
"On ne touche pas à un de mes agents Tony... je ne l'accepte pas.

On ne touchait pas à ses agents, c'est vrai, mais la simple réalisation qu'il en aurait fait autant pour McGee, Cait ou Abby, lui fit mal au ventre, ses phalanges blanchirent sur le combiné du téléphone.

"DiNozzo!!! Aboya Jethro, inquiet du silence au bout du fil.
"Oui... je comprends Gibbs, je... Je... Marmonna Tony en essayant de ne pas se mettre à pleurer
"Tony...

La voix de Gibbs s'était faite plus douce.

"Excuses moi, on sonne, je te laisse.
"Mange et dors. Je rentrerais tôt. Dit Jethro doucement avant de raccrocher.

Il y avait un ado à la porte, une casquette rouge enfoncée jusqu'au ras des cils, assortie à la chemise ornée du logo de la marque de pizza préférée de Tony.

Il lui tendit un carton (taille xl) et un sac contenant quelques canettes, sodas et eaux gazeuses.

"Une double Fromage, Bolognaise, pâte fine et les boissons. Annonça-t-il, pendant que Tony prenait la boite et le sac en papier.
"Combien... Commença le jeune homme, se souvenant brusquement que son portefeuille devait se trouver soit dans son sac, soit dans son blouson et que ni l'un ni l'autre n'étaient à portée de main.
"C'est payé M'sieur. Au revoir M'sieur. Répondit le gamin en descendant les escaliers.

L'odeur fit penser à Tony qu' hormis le beignet et le café de Jethro ce matin, il n'avait rien avalé depuis la veille au soir et brusquement la faim lui fit tourner la tête.

Il s'installa dans la cuisine, debout au comptoir, il ne se sentait toujours pas à l'aise avec les toys de Julian, et la sensation d'inconfort grandissait, ainsi que la gène d'avoir ça sur lui alors qu'il était chez Gibbs.

Une demi-pizza et deux sodas plus tard, Tony se senti prêt à retourner se coucher. Pas de télé dans le salon, uniquement dans le sous sol et le sous sol ne le tentait pas.
Il fit le tour du salon, puis des autres pièces de la maison, dans la chambre qu'il avait occupé une fois, il trouva quelques bouquins dans un carton mal fermé. Rien de très attirant, des livres de bateaux, des ouvrages de guerre, tactique et survie en milieu hostile.

Au fond du carton, il tomba sur deux vieux livres, couverts de
cuir. Ceux là, Tony les connaissait, pour les avoir lu de nombreuses fois dans sa jeunesse. L'Iliade et l'Odyssée.
Avec un sourire, Tony les emporta et se recoucha, se plongeant dans les aventures d'Ulysse et s'endormant dessus en fort peu de temps.

Jethro ne traîna pas au bureau, mais avant de partir il descendit au labo, se doutant que si Abby ne l'avait pas appelé c'est qu'elle n'avait rien trouvé, mais espérant quand même.

"Alors Abby?
"J'ai isolé un jeu d'empreintes presque complet, qui n'était ni à toi , ni à Tony. Mais qui n'est à personne Gibbs!! S'exclama la jeune femme en gesticulant en faisant les cent pas dans la pièce.
"Comment ça?
"Ben, les fichiers de la marine et du FBI tournent, mais aucune corrélation pour le moment.
"D'accord. Merci Petite fille. Dit Jethro avec un sourire, en arrêtant la jeune femme au moment où elle passait près de lui.
"Tony a des ennuis? Hein c'est ça?? Demanda-t-elle à mi-voix.
"On peut dire ça. Approuva l'ex-marine. Mais fais moi confiance, je m'occupe de lui.

La jeune femme se précipita dans ses bras et enfouit son visage dans son épaule.

"Ohhhh Gibbs, tu fais attention à lui, hein???
"Promis, Abby. Je veille sur lui. Promis.

Après l'avoir embrassée sur le front, il s'apprêta à partir, mais au moment où les portes de l'ascenseur se refermaient, il pensa brusquement aux bases de données et avec un juron, empêcha les portes de se refermer, il se précipita vers le labo de nouveau.

"Abby!!!! Les empreintes! T'as pensé au fichier de la police? Droit communs???
"La police? Mais on va en avoir pour des jours Gibbs!!!
"Je te restreins les recherches: un mètre quatre vingt dix - quatre vingt quinze. Quatre vingt kilos, blond, yeux verts. Pas d'autre signe particulier pour le moment. Tendance à la violence domestique peut être.

La gothique eut un mouvement de recul.

"Violence domestique?? Dit elle doucement...
"Abs...
"Je continue Gibbs, promis. Je m'y mets de suite.
"Je vais voir Tony, Abby...
"Embrasses le pour moi Gibbs.

Dans le SUV, Gibbs repensa aux dernières paroles de Abby : Embrasse-le pour moi...
Au delà de toute expérience personnelle, et bien qu'il ne soit pas attiré par les hommes, il en avait presque envie.
Et ce Julian ne lui plaisait pas, mais visiblement plaisait à Tony.
Enfin, il était certain que le jeune italien ne faisait que subir, il y avait autre chose derrière tout ça. Du chantage, d'une façon ou d'une autre.
Tony avait assez d'honneur pour ça. Ne rien dire et surtout ne pas se trahir.

Et ne pas se confier. Il était spécialiste le rital. Il ne se confiait jamais. Dévoilant des bribes d'informations qu'il savait innocentes. Jamais rien de vraiment personnel.

Comme quand il avait dit à Cait qu'il avait été élevé dans une famille plus qu'aisée.

Que son père était un sale type, ça Jethro le savait, son enquête personnelle avant de l'engager, lui avait révélé des choses dont il n'avait pas parlé lui non plus.

Attendant que Tony le fasse le premier, et on en était au point mort, trois ans après.

Il était peut être temps de passer aux choses sérieuses.
Il avait toujours dans sa poche le tube de crème que Ducky lui a
vait donné pour Tony, il allait le forçait à se soigner dans un premier temps, et puis essaierai de le faire se confier. Il se doutait que la deuxième partie du plan serait la plus difficile.

Il gara la voiture dans l'allée et espéra que Tony n'ait pas laissé les clefs dans la serrure, il n'avait pas envie de le réveiller si il dormait toujours. Par chance, sa clef tourna sans encombre et il ouvrit la porte. Il jeta un coup d'oeil dans la cuisine, rien ne traînait, il y avait une demi pizza dans le frigo et Gibbs mit du café à couler. Tony n'avait pas mangé grand chose, il espéra qu'il se reposait.

Il se débarrassa de sa veste, et monta doucement, dans sa chambre, Tony dormait toujours, il était allongé sur le lit, un livre sur l'estomac, la tête sur l'oreiller. Un air détendu. Chose inhabituelle chez lui depuis quelques semaines. Poussé par une idée idiote, Jethro s'allongea sur le lit, près de Tony.
Il était bien là.
Il laissait son regard se perdre dans les lattes de bois du plafond. Son esprit se vidait, plus de Julian, plus d'Ari, rien.
Il était bien.
Il ferma les yeux et s'endormit.
Un cri le réveilla en sursaut.
Il ne voyait rien, la nuit était tombée et il se trouva assis sur le lit, son arme à la main, puis reconnut la voix de Tony qui pleurait en marmonnant:

"Non, Julian , excuses moi, je.. je... sais pas ce que j'ai... Julian...

Jethro tendit la main et alluma la lampe de chevet, Tony était par terre, recroquevillé, la tête entre les genoux, tremblant... belle image de soumission aveugle.

"DiNozzo! Cria Gibbs en rengainant son arme. DiNo... Tony!!!

Il se laissa glisser par terre, entourant de Tony de ses bras, le nichant contre son corps, entre ses jambes, contre sa poitrine, le berçant pour qu'il se calme.

Durant de longues minutes, Tony trembla contre lui. Pleurant sans se réveiller. Avant de reprendre conscience petit à petit.

"Tony... Tony.... Murmurait Gibbs en caressant le dos tendu.
"Julian... Non... No... Ju... Marmonnait Tony en se laissant aller entre les bras qui le protégeait.
"Tony... C'est moi, c'est Gibbs, Tony??? Tu m'entends??? Tony...

Le dialogue de sourd dura encore plusieurs minutes, entre un Tony
tremblant et qui luttait, et un Gibbs complètement perdu par les réactions de son agent.

"Tony...Tony...Tony... Chuchotait Gibbs en caressant doucement la tête du jeune homme, Tony... Reviens... T'as rien à craindre, je suis là... Je vais pas le laisser te faire du mal... Tony...
Ses propres mots le surprenaient.

Il ne se savait pas aussi sentimental, surtout envers son meilleur agent.
Il ne craignait rien, il savait se défendre, pire même, il lui faisait confiance pour le défendre, il lui confiait sa vie les yeux fermés.

Alors, pour quelle raison le jeune homme était-il dans ses bras, terrifié, tremblant, pleurant. Une telle peine dans le regard, une telle douleur dans la voix.

Il descendit sa main sur les épaules de Tony, le caressant par dessus le tee-shirt, sans la moindre arrière pensée.
Uniquement pour lui faire comprendre qu'il était là pour lui.

"Mmm... Le petit grognement n'avait rien à voir avec un cri de plaisir, et tout à voir avec un gémissement de douleur.
"Tony? Qu'est ce que tu as? Demanda-t-il à voix basse.
"Rien... J'ai rien... Gibbs... J'te promets...
"Enlèves ce tee shirt... Laisses moi voir. Ordonna-t-il doucement.

DiNozzo se redressa, s'éloignant de son chef. Se recroquevillant de nouveau, les bras autour des genoux, la tête entre les bras. Essayant de se faire le plus petit possible. Terrorisé.

"Non... J'peux pas... Me demandes pas ça...
"Alors, je ne te le demandes plus. Je vais te l'enlever moi même ce tee shirt... Gronda Gibbs .
"Gibbs... Non... S'il te plaît...

Jethro s'était avancé et se tenait à genoux devant lui, il était prêt à le déshabiller de force, mais la voix misérable le stoppa.

Net.

Il s'assit sur ses talons. Dépassé parce qu'il s'apprêtait à faire.
Il avait été sur le point de se jeter sur lui pour lui enlever ce foutu tee shirt. Il avait été sur le point de faire preuve de violence envers un de ses agents.

Envers un de ses amis.

Envers un ami mal en point, probablement déjà victime d'un partenaire violent.

"Je... je... désolé Tony... Marmonna-t-il en se reculant.
Sans un mot de plus, il se releva, s'éloignant encore du jeune homme à terre. Il ne savait pas quels étaient ses sentiments à cet instant.

Rage, peine, colère.

Le tout mélangé?
Un vide au creux de l'estomac en regardant son Tony aussi mal.

"Viens te recoucher, je ne te toucherais pas. Je te le promets. Dit il lentement en ouvrant le lit, il vit Tony relever la tête, il avait encore des traces de larmes sur les joues.
"Promis. Tony. Fais moi confiance.
"Je t'ai toujours fais confiance chef. Depuis toujours. Répondit Tony tellement doucement que Jethro eut du mal à l'entendre.

Gibbs tendit sa main et Tony la considéra un moment avant de l'agripper et d'accepter son aide pour se relever.
Non sans mal, se mordant au sang pour ne pas crier.

"Tony... Soupira Gibbs désolé.
"Ca va aller Gibbs, ça va aller... Marmonna le jeune homme en considérant leurs mains encore jointes.

Il aurait tellement voulu que ce soit réel. Que sa main dans la sienne y soit volontairement. Qu'il le prenne contre lui. Qu'il lui fasse oublier Julian.
Julian!

"Boss! Quelle heure est il??? Demanda Tony, affolé brusquement. Il faut que je rentre, je... Ju... Gibbs...
"Merde! Je l'avais oublié celui là! Tu ne bouges pas, toi. S'exclama Jethro en cherchant son portable. Il composa le numéro de l'appartement de Tony et attendit que Julian décroche.
"Ouais.... La voix de Julian était dure et Gibbs eut de nouveau une bouffée de haine envers lui.
"Monsieur Julian? Dit il, la formule de politesse passant avec une certaine difficulté.
"Lui même, tu es qui, toi?
"Gibbs.
"Tiens, tiens... Et que me vaut l'honneur?
"Tony. Il m'a demandé de t'appeler. Expliqua Jethro, finalement décidé à lui parler sans cérémonie.
"Et pour quelle raison? La voix, cette fois, était dangereuse.
"Il est parti sous couverture. Une affaire urgente.
"Combien de temps et où?
"Tu crois sincèrement que je vais te le dire? Aboya Gibbs, C'est confidentiel! Si tu pointes ton nez là bas, tu vas le faire tuer. Pas question!
"Gibbs! Hurla Julian, t'as pas intérêt à le baiser ce petit con! Il est à moi!!! T'entends??? A moi!!!!!!!!!!!!!!!!!
"Vas te faire foutre!!!!! Hurla Gibbs à son tour en raccrochant.

Il se tourna vers Tony et vit le jeune homme, tremblant, blanc comme un linge.

"Et merde!!!! Tony!
"Il va me tuer... Gibbs... Il va me tuer... Murmura Dinozzo.
"Ca c'est si il reste en vie... Qu'il lève la main sur toi encore une fois et je le tue de mes mains... Gronda Jethro en serrant Tony contre lui.
"Pourquoi?
"Pourquoi quoi?
"Pourquoi tu lui as dit ça?
"J'ai dit quoi?
"Que j'étais en mission.
"Tu restes ici. Pendant ton congé de maladie. C'est hors de question que tu rentres chez ce cinglé.

Tony était resté la tête dans le creux de l'épaule de Gibbs, il ne tremblait plus. Il commençait à se dire qu'il avait peut être une chance de s'en sortir.

Gibbs avait eu l'air de s'en foutre qu'il soit avec un autre mec.
Bien qu'il soit militaire, il n'avait pas l'air de juger ses préférences sexuelles comme étant infamantes.
Il ne le considérait pas comme un pervers.

"Pourquoi tu fais ça... Je ne suis qu'un de tes agents, je ... je...
"Tony... Tu es un ami. N'oublies pas ça. Et tu es mon bras droit. Tu n'es pas un de mes agents. Tu es celui qui compte le plus pour moi. Dit Gibbs en relâchant ses bras. Il croisa le regard de Tony, un peu plus confiant.

"Boss... Je... je peux... je peux pas te dire...
"Je ne te demande rien. Tu m'en parleras quand tu le voudras. Si tu as envie de m'en parler un jour.

Malgré les mots qui sortaient de sa bouche, son regard disait autre chose. Il était blessé que Tony ne se confie pas à lui sur ce coup là. Il avait de nouveau ce noeud au creux de l'estomac en plongeant dans les yeux verts de Tony.

Le silence menaçait de s'installer à long terme quand l'estomac de Gibbs se rappela à lui.

"Chinois Boss? Demanda le jeune homme avec un sourire ténu.
"Il reste de la pizza, tu veux autre chose? Répondit Gibbs en faisant quelques pas à reculons, se dirigeant vers la cuisine.
"Ca ira! Cria Tony en s'enfermant dans la salle de bain.
Puisqu'il savait qu'il allait passer sa semaine là, il n'était pas question qu'il reste avec le plug pendant une semaine.

Il se dit que de toutes façons, il s'en tiendrait au mensonge de Gibbs, il lui fallait se remémorer une ou deux histoire plausibles de missions dans le même genre, afin de pouvoir raconter ça à Julian à son retour.
Si il rentrait un jour.
Il avait confiance. Gibbs ne le laisserait pas tomber.
Il retira le plug avec une grimace et l'enveloppa dans des mouchoirs en papiers et le mit dans un sac plastique avec la ferme intention de le balancer dès que possible.

Il se sentait mieux.

Pas encore complètement libéré avec la ceinture de chasteté, mais infiniment mieux. Il se lava les mains et se passa la tête sous l'eau, se recoiffant un peu. Son oeil avait viré violet foncé, il lui faudrait ré-appliquer la pommade de Ducky s'il voulait que ça disparaisse au plus vite. Son dos et ses épaules tiraillaient, quand au bas de son dos, mieux valait oublier.

"Tony? Ca va?

Gibbs était appuyé contre la porte de la salle de bain, un peu inquiet du temps que son ami passait là dedans.

"Ouais... Je... j'ai fini... Répondit il en ouvrant la porte.
Jethro eut un choc.

Il réalisait d'un seul coup que Tony était diablement séduisant. Les cheveux humides en bataille, le sourire de cent mille watt, et même, un éclat dans les yeux verts. Plus la peine qui le consumait depuis quelque temps.

Le sourire tomba quand il vit que Gibbs le dévisageait sans un mot.

"Heu... Boss??? Je m'exc...
"Règle numéro 6, DiNozzo. Répondit Gibbs par réflexe.
"Ne pas s'excuser Boss.
"Alors tu ne t'excuses pas et tu viens manger. Et non, tout va bien. T'inquiètes pas.

Un sourire timide revint sur les lèvres du jeune homme et il emboîta le pas à son ami qui retournait à la cuisine.

Ils dînèrent d'un reste de pizza et de quelques boites du traiteur chinois, la conversation ne tourna ni autour de Tony, ni autour de Julian.

Ils parlèrent de voitures, de sport. Un fond de musique en sourdine, une ambiance agréable.
Rien de sérieux. Rien de grave non plus.
Gibbs écoutait Tony et le regardait pour la première fois de sa vie.

Il le regardait vraiment.

Il avait été surpris de le découvrir séduisant et se rendait compte qu'il était plus que ça.

Il été toujours resté à l'extérieur.
Il le visualisait comme un agent compétent à l'extrême, mais d'une insouciance qu'il se devait de cadrer. Un gosse trop tôt sorti de l'école.

Il en revenait.

Tony était un garçon sensible.

Dont l'attitude n'était pas uniquement dédiée à son agacement personnel.
Dont l'attitude stoïque, en regard des blessures qu'il savait avoir sur son corps, n'avait rien à voir avec les moqueries de Cait dont l'abreuvait quand il se plaignait. Plaintes qui n'étaient pas forcement un moyen d'attirer l'attention sur lui.

Gibbs se rendait compte qu'au delà des apparences, il avait peut être vite catalogué Tony dans le rôle de joli coeur sans cervelle.

Il s'en voulait. Il ne pouvait se pardonner cette erreur de jugement à son encontre.

Non.

Il se devait d'être honnête.

Il avait peut-être volontairement considéré Tony comme un joli coeur sans cervelle parce que ça l'arrangeait.

Ca lui donnait l'excuse de ne pas le regarder.

De ne l'écouter que d'une oreille, alors qu'il avait raison neuf fois sur dix.

De le vexer volontairement parfois. En ne lui donnant pas la place qu'il méritait sur l'échelle de la confiance qu'il portait à son équipe.
Comme lorsqu'il présentait son équipe, en le nommant en dernier.

"Gibbs?

Jethro se rendit compte qu'il fixait Tony probablement depuis quelques minutes et que le jeune homme lui rendait son regard. Le détaillant longuement et cette certitude lui fit un noeud à l'estomac encore une fois.

"Oui?
"Tu ne m'écoutais plus, qu'est ce qu'il y a ?
"Rien. Rien du tout... Grogna l'ex marine en se levant et en commençant à débarrasser la table.

Blessé de nouveau, Tony fit de même, l'aidant à ranger sans un mot. Tête baissée. Perdu dans son rêve de bonheur inaccessible.
S'imaginer être là, comme un amant et non comme un invité de passage.

Sans s'en rendre compte, il se mit à fredonner sur une musique qui passait. Posant les mots sur un aria connu.
En allemand.
Il s'interrompit quand il croisa le regard de Gibbs sur lui.

"Dé... solé. Dit il en détournant la tête.
"Tu chantes bien.
"Merci.
"Tu parles allemand?
"Non. Répondit le jeune homme en s'appuyant contre le comptoir et en baissant le regard.

Il resta immobile et ne rajouta rien.
Gibbs attendit un peu, voyant que Tony n'expliquerait rien, il se mordit les lèvres.

Encore un secret DiNozzo. Ils devenaient très nombreux ces derniers temps. Et il avait envie de les découvrir ces secrets.

De les comprendre.

De le comprendre.

"Au lit Tony. Dit il en renonçant pour l'instant.
"Bien, patron.
"Tu comptes m'appeler patron toute la semaine? Demanda Jethro avec une petite grimace.
"Ben... T'es le patron, non? Dit Tony doucement.
"Oui. T'as raison. Mais chez moi, je suis plus Jethro. Voire: Leroy, si ça t'amuses. Gibbs au pire. Mais, patron, c'est pour le bureau. Boss aussi d'ailleurs! Ajouta-t-il en souriant.

Sourire qui atteignit son regard, sa tirade l'amusant réellement. Surtout en voyant l'air surpris de Tony.

"Fermes la bouche, tu vas baver.

Choqué le Tony. Et Gibbs éclata de rire.

"Allez, viens te coucher...
"Tu viens te coucher toi? Demanda le jeune homme à mi-voix.
"C'est une proposition DiNozzo? Dit Gibbs en se détournant.

Il n'attendit pas la réponse et sortit de la cuisine, laissant Tony toujours appuyé contre le comptoir.

"J'aimerais bien Jethro... Chuchota-t-il pour lui même.
"Tu disais?? Cria Gibbs de l'escalier.
"Rien, rien...

Tony éteignit la lumière et fit le tour des portes et fenêtres, s'assurant que tout était bouclé.
Il n'était pas particulièrement parano, mais avec Julian, mieux valait se méfier.
Il grimpa à son tour, retournant instinctivement dans la chambre de Gibbs, l'ex marine était en train d'enfiler un pantalon de pyjama. Il eut un bref aperçu d'une paire de fesses musclées. Et retint son souffle. En se tournant vers lui, il enfila un tee shirt et passa les mains dans ses cheveux, se décoiffant un peu.

"Je te laisses ma chambre, mon lit est plus confortable que celui de la chambre d'amis.
"Et toi?
"Je vais dormir là. Dit Gibbs en désignant l'autre chambre d'un mouvement de tête.
"Tu... Je... Tu... Bafouilla Tony en baissant la tête de nouveau.
"Je quoi?
"Tu veux dormir avec moi? Enfin je veux dire, on peut partager le lit, il est grand... Précisa Tony précipitamment.

Gibbs se sentit soulagé, il n'avait pas vraiment envie de laisser le jeune homme tout seul, surtout après avoir vu les cauchemars qui le réveillaient et dans quel état surtout.

"D'accord. Couches toi. Mets toi à l'aise. Je prends une couverture. Dit il en fouillant dans un placard.
Tony en profita pour enlever le pantalon de sport qu'il portait toujours et se glissa dans les draps, rabattant les couvertures sur lui avant que Gibbs ne remarque l'état de ses jambes.

Jethro se coucha sur le lit et s'enveloppa dans la couverture, il préférait ne pas insister, il ne voulait pas que Tony se sente traqué.

"Tu as remis de la crème sur ton oeil? Demanda Gibbs avant d'éteindre la lumière.
"No...on... J'ai oublié... Marmonna Tony avec un soupir.
"J'y vais. Restes là.

Jethro se rendit dans la salle de bain et chercha le tube de crème qu'avait donné Ducky, il remarqua par terre un sachet poubelle, quand il le ramassa il se rendit compte qu'il était lourd, il y avait un objet à l'intérieur.

Il en dessina les contours de ses doigts et réalisa de quoi il s'agissait.

Il eut un mouvement de recul.
Et une bouffée de honte pour Tony.
Il était persuadé que le jeune homme ne portait pas ce genre de truc volontairement. C'était encore une idée de ce salaud de Julian. Il remit le sac à l'endroit où il l'avait trouvé et prit la crème. Il ne dirait rien à Tony. Il n'était pas nécessaire de le mettre encore plus mal à l'aise.

"Tu t'es perdu Jethro? Demanda Tony d'une voix ensommeillée quand il revint dans la chambre.
"Très drôle DiNozzo. Ne bouges pas. Dit Jethro doucement, il s'agenouilla sur le lit et appliqua un peu de pommade sur la blessure. Le jeune homme ne se plaignit pas. Et pourtant ce devait être sensible.
"Je te fais mal?
"Non. C'est bon. Murmura Tony en s'endormant.

Gibbs se retrouva un peu bête, de la crème plein les doigts et Tony endormi. Il s'essuya sommairement à un kleenex et se recoucha, s'enroulant de nouveau dans la couverture. Il jeta un dernier regard à Tony qui semblait apaisé et éteignit la lampe de chevet.
Dans le noir, il passa quelques minutes à réfléchir, garder Tony chez lui n'était pas forcement une mauvaise idée, mais maintenant qu'il avait très légèrement provoqué Julian, celui ci était parfaitement capable de venir ici pour s'assurer que son amant n'y était pas.

Il devait le mettre en lieu sûr. Peut être chez Ducky. Peut être dans la maison de campagne que possédait la famille de sa deuxième femme.

Il pourrait demander à Fornell.

L'agent du FBI l'aiderait sûrement. Il aimait bien Tony et le savoir menacé ne lui plairait probablement pas.
Pas besoin d'attendre, il comprendrait... Gibbs attrapa son portable à tatons et composa le numéro de Fornell.

"Gibbs?
"Tobias, j'ai besoin de vous.
"Vous avez vu l'heure? Grogna l'agent du Fbi.
"J'ai vraiment besoin de vous... C'est un poil urgent. La voix de Gibbs était inhabituelle. Un peu stressée.

Complètement éveillé par le ton de cette voix, Fornell s'assit sur son lit, jetant un coup d'oeil à sa femme. Elle ne s'était pas réveillée par chance.

"Que se passe-t-il Jethro?
"J'ai une personne à mettre à l'abri. Il me faut un endroit que l'on ne rattachera pas à moi.
"Vous pensez à la maison des parents de Deirdre?
"Exactement.
"Pour quand?
"Le plus tôt possible Tobias. Demain matin aux aurores.
"C'est un témoin que vous devez protéger? Demanda Fornell étonné.
"Pas vraiment... Un de mes agents a des ennuis. Il lui faut s'éloigner un peu.
"DiNozzo?

Gibbs resta sans voix. Comment Fornell avait-il pu deviner aussi vite?

"Comment vous savez?
"Il n'y a que pour lui que vous prendriez le risque de déchaîner la colère de Deirdre.
"Comment ça?
"C'est votre meilleur agent Gibbs, et je sais que vous tenez à lui. Marmonna Fornell.
"Vous en savez plus que moi sur mon propre compte, Tobias. Grogna Gibbs. Alors?
"Demain sept heures. Je passe chez vous.
"Merci Tobias.
"De rien Gibbs.

Les deux agents raccrochèrent en même temps. Tobias eut du mal à se rendormir, il se demandait ce qu'avait bien pu avoir fait le jeune agent du Ncis pour que Gibbs éprouve le besoin de le protéger de cette façon.

De son côté, Gibbs resta à contempler son plafond encore un bon moment avant de sombrer dans le sommeil.

Qu'avait voulu dire Fornell?

Il ne favorisait jamais Tony. Comment pouvait-il dire qu'il l'aimait bien? Qu'il tenait à lui?

Il ne le savait pas lui même.

Il commençait à peine à se dire qu'il qu'il n'avait pas la bonne attitude envers lui.

Alors de la à dire qu'il tenait à lui...

Bon d'accord: il tenait à lui.

Comme à ses autres agents.

Bon d'accord: un peu plus qu'à ses autres agents.

******


TBC
Chapter End Notes:
Attention, BDSM, Non Cons situations, viol et torture. Enfin la totalité des trucs pas normaux. Pôv Tony...
You must login (register) to review.