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Author's Chapter Notes:
Dans les souvenirs de Tony
Disclaimer: NCIS pas à Moi, Italos si. On échange? Non? PFFFfffff

Rating: NC-17 c'est certain cette fois... Promis

Le sel de ma vie: Merci encore de continuer à me lire. Je vous adore

Avertissements: BDSM de nouveau, accrochez vous... Pour moi c'est fait...

*****

Tony et Juan

On frappa à la porte et Gibbs alla ouvrir, Ducky et Abby attendait sur le paillasson et il leur fit signe d'entrer.

"Et Machin? Demanda-t-il en refermant la porte.
"Machin? Répéta Ducky en haussant un sourcil.
"Ton assistant Ducky... Palmer.
"Tiens donc, tu te souviens de son nom? Remarqua le ME, sarcastique.
"Il arrive Gibbs, il sort les sacs de la voiture... Dit Abby en entrant dans le salon et en se jetant sur Tony. TONY!!!! Mais qu'est ce que tu as????
"C'est Gibbs... Il arrête pas de me frapper dès qu'il le peut et là... Ben il a exagéré... Expliqua le jeune homme en riant.
"GIBBS!!!!
"Abbigail, ma chère enfant... Intervint Ducky, Et toi Anthony, arrête de la provoquer.
"Désolé Ducky, mais c'est tellement drôle de voir une personne aussi brillante, croire à la moindre de mes idioties. Dit Tony avec un de ses sourires radieux.

S'attirant un léger coup sur la nuque de la part de Jethro.

"Arrête Tony. Si on doit passer quelques jours ensembles, ne te fais pas détester dès la première seconde.
"Compris Patron... Répondit Tony d'une voix grave. Désolé Abby. Mais je plaisantais. J'ai eu un problème. Mais Gibbs n'y est pour rien.
"Je te déteste Tony!!! Affirma la gothique en le serrant dans ses bras. Démentant ainsi ce qu'elle disait.
"Moi aussi Abby, je t'aime... Dit le jeune homme en lui rendant son étreinte.

On frappa de nouveau et Jethro retourna à la porte, ouvrant à Palmer, accompagné de Cait et McGee. Il allait fermer, quand Tobias entra à son tour.

"Fornell?
"J'espère qu'il y a assez à manger. Je reste un moment. Dit l'agent du FBI en enlevant son manteau.
"McGee?
"Je crois que oui patron, il y a des pizzas, du chinois et Cait a insisté pour des trucs végétariens...
"Faites comme chez vous Fornell. Grogna Gibbs en entrant dans le salon, il fut surpris de voir que Tony avait prit la situation en main et avait sorti et distribué de la vaisselle. La table basse ainsi que deux tabourets supportaient le repas. Il y avait des carafes d'eau et un pot de café. L'équipe s'était installée par ci, par là, se perchant au hasard des sièges et des accoudoirs.

Fornell avait eu un vrai siège et une paire de baguettes. Il avait pioché dans les divers cartons qui circulaient. Tony mangeait à peine, il picorait un morceau de pizza, mais personne n'y faisait attention.
Enfin si on exceptait Tobias et Jethro qui le surveillait du coin de l'oeil tout en parlant entre eux.
Le café servi, Fornell se leva et tous les regards se tournèrent vers lui.

"Merci pour ce repas... Alors voilà les mauvaises nouvelle: Vous êtes tous sous la protection du FBI, il y a des patrouilles dans le quartier. Que vous soyez tous ici, me facilite la tache, vous vous en doutez, par contre, ça ne va pas durer cent ans. Aswari ne va pas vous laisser vous en tirer comme ça.
Il va falloir bouger. Si vous ne restez pas plus d'une à deux journée par planque, il aura plus de mal à vous retrouver.
Alors, on vous a apporté les ordinateurs, et rajouté des connections téléphoniques et internet. vous n'êtes pas en vacances. Continuez vos recherches.

Gibbs grogna. Il se levait pour protester quand Tobias leva une main en signe de paix.

"Il n'y a que vous qui puissiez le trouver, Gibbs. Vous et votre équipe. Je vous donnerais tout ce que nous avons. Notamment ce numéro de téléphone. Dit il en tendant un morceau de papier à l'en-tête du FBI. Passez une bonne soirée.

Il s'éloigna dans l'entrée, récupérant son manteau. Accompagné par le jeune italien.

"DiNozzo... Prenez soin de vous. Dit il en enfilant son manteau et en le détaillant lentement. Vous avez une sale tête. Reposez vous.

"Merci Tobias. Avec Gibbs... Je vais me reposer... Ne vous en faites pas.

Fornell sortit sur le pas de la porte et fit un signe du bras, quelques secondes plus tard, cinq agents du FBI arrivaient, chargés de cartons d'informatique. Ils déposèrent le tout dans un silence quasi religieux. L'équipe du NCIS les observa, un peu perplexe. Mais quand les hommes en noir furent repartis, Abby et McGee prirent cette fois, la situation en main. Ils installèrent les ordinateurs et les imprimantes dans le salon, ainsi que dans la chambre de Gibbs. Transformant la maison en véritable poste d'opération. Ils se branchèrent sur les connections sécurisées du MTAC. Fornell apparut dans le communicateur.

"Gibbs?
"Tobias, je vous écoute.
"Quels ordinateurs dois-je remettre en route pour que vous puissiez vous connecter?
"Le mien! Hurla Abby, enfin, les miens...
"Compris. J'envoie quelqu'un en bas. Dit Fornell en faisant un geste de la main.
"Et ceux de Tony, Cait et McGee. N'oubliez pas le mien Tobias. Ordonna Jethro en s'asseyant sur l'accoudoir du canapé.
"Pas de mots de passe personnalisés?

Jethro lança un regard à son équipe et ne recueillit que des gestes de dénégation.

"Rien du tout.
"La confiance règne chez vous, Gibbs... Remarqua Tobias avec une petite grimace.
"On est une grande famille Fornell. Voyez ou ils sont tous... répondit Gibbs avec un sourire ironique.
"Je sais, je sais... Je boucle vos bureaux tant que vous êtes connectés. Pas la peine d'avoir en plus des interférences...
"Interférences... C'est comme ça qu'on appelle ça de nos jours... Dit Tony avec une petite grimace.

Avant de prendre une claque sur l'arrière de la tête. Il lança un regard noir à Gibbs qui s'était stratégiquement placé à côté de lui. Et si il en avait été content sur le moment, il le regrettait à présent.

"Tony la ferme!

Le jeune homme se renfonça dans le canapé, croisant les bras sur sa poitrine, l'image même du gamin boudeur.
Tobias parla de nouveau et l'attention de tous se reporta vers l'écran du portable qui faisait office de communicateur.
Tony sentit la main de Jethro se poser sur son épaule une brève seconde. Annulant l'effet de ses mots. Petite caresse discrète et inattendue.

"C'est ok, tout est lancé. Travaillez bien. Bonne nuit. Dit Fornell en coupant la communication.
"Travaillez bien et bonne nuit... Il en a de bonnes lui! Grogna Gibbs. Bon, vous remettez vos programmes de recherche en route, si vous en aviez. Et après ça, dodo. Ducky, toi et ... Palmer... Vous pouvez vous installer dans ma chambre, je dois avoir un sac de couchage dans un coin pour vous, Palmer.
"Ne t'inquiètes pas Jethro, Monsieur Palmer et moi même avons du déjà partager le même lit au cours de nos voyages et enquêtes pour toi... Nous nous adapterons. Dit Ducky avec un clin d'oeil et un sourire.
"Abby. La chambre d'amis. Cait et Mc Gee... Canapé et fauteuils dans le salon. Enfin, où vous voulez.
"Et toi et Tony, Gibbs? Demanda Cait en se tournant vers eux.
"Nous, on va en bas. Au sous sol. Autant être dispersés de toutes façons, si Ari parvient à passer les anges gardiens et à arriver jusqu'à nous, il aura plus de mal à faire un carton si nous sommes partout dans la maison. Dit Gibbs en se levant.
"Bien Patron!!
"Ok Boss.

Leur obéissance fut immédiate, Abby accapara deux des ordinateurs et relança ses programmes de recherches. McGee fit de même dans la chambre de Gibbs, remettant à tourner les fichiers de la police et d'Interpol, sur les recherches d'empreintes. Il savait que ce n'était pas ce à quoi pensait Fornell en leur demandant de continuer leurs recherches, mais il devait bien ça à Tony et Abby. Et puisque tout était connecté, autant en profiter. Il se contenta de couper l'écran afin que personne ne s'en aperçoive. De toutes façons, il y avait une alarme sonore en cas de corrélation. Et Ducky le chercherait bien à ce moment là...

Pendant ce temps, Cait, accompagnée de Tony, fit la razzia sur les couvertures et sacs de couchage de l'ex-marine et distribua les prises à ses collègues.
Tony se contenta d'emporter une grande couverture pour lui et Jethro. La banquette leur suffirait bien. Enfin, si Gibbs avait réellement l'intention de s'y installer avec lui, rien ne disait qu'il n'avait pas envie de poncer la coque du bateau.

Mais être dans la même pièce que lui et pouvoir en profiter un peu ne dérangeait pas Tony.
Et il y avait de nouveau le problème des soins et de la ceinture de chasteté à enlever.
Il embarqua le nécessaire pour les soins et remonta souhaiter une bonne nuit à tout le monde. Quand Gibbs lui emboîta le pas, il croisa le regard curieux de Cait posé sur eux, mais elle secoua la tête et s'installa sur le canapé, cédant ses droits sur les fauteuils à McGee.
Les lumières s'éteignirent petit à petit et le silence s'installa dans la maison.
Gibbs avait soigneusement fermé la porte du sous sol lorsqu'ils étaient descendus. Il avait envisagé les mêmes choses de Tony et la première chose qu'il fit, fut de sortir sa trousse plate.

"D'abord ça, ou les soins?
"Ca. Je préfère.

Sans un mot supplémentaire, Tony enleva son pantalon et son boxer, il s'allongea sur le canapé et laissa Jethro s'installer à côté de lui. Sans la moindre hésitation, l'ex-marine écarta la cage de silicone, découvrant le cadenas et en quelques secondes enleva l'offensant objet. Ses gestes étaient quasi cliniques et ne durèrent pas plus que de nécessaire. Il déposa l'ensemble dans la main de Tony et se pencha pour récupérer la trousse de secours. Le jeune homme en profita pour se mettre à plat ventre et se laissa soigner encore une fois.

"Je ne te fais pas mal?
"Non... Mais n'insiste pas de trop non plus.
"C'est bon, rhabilles toi. Et on passe à ton dos.

Tony obéit et se trouva bientôt torse nu devant Gibbs.

"Ca cicatrise bien, toutes les plaies sont fermées, il n'y a plus d'infection. Encore quelques jours de pommade et c'est bon.
"Merci Boss...

Jethro s'essuya les mains et rangea le matériel médical. Tony s'était allongé sur la banquette, il avait de nouveau troqué son jeans contre le pantalon de sport de Jethro et avait enfilé un tee shirt.

Il avait un bras replié sous sa tête et la regardait. Elle. Il semblait perdu dans cette contemplation et Gibbs eut la certitude que le reste des confidences allait venir maintenant.
Il enfila lui aussi, un vieux pantalon de sport et vint rejoindre Tony, il le fit bouger, s'allongeant et l'installant contre lui, comme ils faisaient ces derniers temps. Il les enveloppa de la couverture et caressa machinalement la tête de Tony pour le rassurer.

"Ca va?
"Comme ça... Ca ne peut qu'aller... Marmonna Tony en posant sa tête contre la poitrine de l'homme qui le serrait dans ses bras.

*******
Flash Back

Emiliano est revenu quelques mois plus tard, avec un certain Juan dans ses bagages.
Un espagnol, Juan Esteban. Un serveur lui aussi, ils ont été embauchés dans un autre de ces bar de nuit qui foisonnait.
Le Padre et Tony en firent un de leur lieux de prédilection, Pio veillait discrètement sur Miliano, il savait le jeune homme fragile et porté sur les ennuis. Et comme toujours, Tony le suivait comme son ombre.
Un soir, Tony avait trouvé le petit Italien et ils avaient discuté un long moment, ni Pio ni Juan n'étaient là et ils avaient passé une très agréable soirée.
Tony avait essayé de le raisonner, surtout en ce qui concernait son ami.

"Juan? Mais c'est un ami Tony, juste un ami... S'était exclamé le jeune serveur en riant, et puis même, en quoi est ce que ça te dérange??? Surtout toi!!
"Comment ça, surtout moi?
"Tony... Avait dit Miliano doucement, je sais pour toi et Pio, vous avez beau essayer d'être discret, on ne voit que ça...

Tony s'était étranglé avec sa bière.

"Comment ca?!!

Avec un clin d'oeil, Emilano s'était levé, il s'était penché à son oreille.

"Il y a des signes qui ne trompent pas et puis vous passez votre temps à vous papouiller...
"A quoi???!!!

Mais Emiliano s'était enfui en riant et avait laissé Tony réfléchir longuement à ce qu'il venait de lui dire.
Il avait pensé à Pio.
Son meilleur ami, son presque frère. Uniquement ça.
Il n'était pas attiré par les hommes. Et encore moins par Pio. Il le connaissait trop bien.
Et puis ils ne se papouillaient pas, non de non!

Inconsciemment, il avait évité le prêtre quelques jours, jusqu'à ce qu'il lui demande de quoi il retournait.
Tony était passé à la cure et ils avaient fait comme d'habitude, ils avaient dévoré une pizza maxi-géante en regardant un film.
Débile le film par ailleurs, un choix délibéré de Tony. Rien qui ne force à réfléchir. Et c'était reparti comme avant.

Mais il avait décidé de ne plus se cantonner à son ami uniquement. Il se décida à inclure Juan dans son cercle plus que fermé d'amis, ça lui changeait de ses anciens copains de confrérie.
Le jeune italien et l'espagnol avaient lié connaissance et bien souvent, ils allaient courir ensemble quand Pio lui faisait faux bond, ce qui arrivait de plus en plus souvent avec ses ouailles.
Juan s'intéressait à Tony.
A tout ce qui le concernait, son métier, sa famille, son amitié avec Pio, à tout...
Un soir Tony était passé au club et Paolino était là.
Il parlait au bar avec Juan.
En fait, non, ils ne parlaient pas, ils étaient en train de s'engueuler. Sévèrement.
Quand ils ont vu Tony, ils se sont tus.
Tous les deux.
Pio l'a salué et est parti comme une flèche.
Le flic n'avait pas entendu la conversation, mais un "Tony" était parvenu à ses oreilles et c'était plus que suffisant. Il a couru après son petit curé. Il ne l'a rattrapé qu'à l'église, Pio était Italien lui aussi, et en colère et contrarié, il avait tendance à retrouver ses racines et à conduire comme tel.
Tony l'a vu rentrer dans l'appartement attenant à l'Eglise, à grandes enjambées, furieux en apercevant son ami qui arrivait.
Le jeune italien parvint à se garer et s'est précipité à sa suite. Ca faisait une bonne éternité qu'il avait la clef de l'appartement et il n'avait pas frappé, il était rentré.
Paolino râlait ferme. Et si Tony n'avait pas rêvé, il l'avait entendu jurer. Et pour qu'il s'en prenne à son Dieu, il fallait qu'il soit très en colère. Il tournait en rond dans le petit salon. Quand il a vu Tony, il s'est arrêté net et lui a passé le savon de sa vie.

"Nom de Dieu! Tony, mais t'es cinglé!!!! Tu vas arrêter de voir ce mec, ce Juan! T'as compris? C'est pas une fréquentation acceptable pour toi!!!! N'oublies pas que tu es flic. Nom de Dieu!!! Tony t'es con ou aveugle??? Avait beuglé le prêtre en arpentant la pièce.

Tony était resté saisi devant une telle fureur.
Il ne comprenait pas. Il n'avait jamais vu Pio dans cet état.
Il hurlait.
Il lui hurlait après.
Il l'avait laissé dire et faire. Dans le fond il n'avait pas complètement tort. Mais la soudaineté de sa réaction faisait de drôle de choses à Tony. Comme si Pio avait été jaloux de Juan.

"T'es jaloux, Curé? Avait dit Tony avec un sourire goguenard
"Je suis quoi? T'es vraiment un connard fini!! Jaloux??? Hurla le prêtre en lui faisant face.
"Pio... Sois honnête!! Avait crié Tony.
"Dégages Tony! J'ai pas envie de te voir ce soir. Vas t'en. Les derniers mots n'avaient plus la même intensité vocale que les précédents.
"Pio... Paolino... Avait dit Tony doucement. Je te promets. S'te plaît. Je te promets ce que tu veux... Mais arrête de m'engueuler.

Le jeune prêtre s'était instantanément calmé en entendent la voix cassée de son ami.

"Je... Tony... Avait il commencé, mais Tony l'avait interrompu.
"Non. C'est bon... Laisses tomber Pio... J'te l'ai promis... J'arrête de le voir ce mec, si tu crois que ça peut m'attirer des ennuis... Je te fais confiance Curé.

Avec un petit sourire, Pio s'était tourné vers lui.

"Il te veut. Tony, sois en persuadé, il a décidé que tu serais à lui.

Le jeune flic en était resté bouche bée.

"Mais ça va pas... T'es givré Curé... Répondit un Tony passablement choqué.

Il secoua la tête en signe d'incompréhension.

"Tu te plantes Pio, il est avec Emiliano. Il n'a aucune envie de moi.
"Pas envie de toi? Murmura Paolino en souriant tristement. Tu t'es jamais regardé dans un miroir Tony? T'as jamais réalisé que tu pouvais plaire autant aux hommes qu'aux femmes? Hein Anthony? Tu ne t'es jamais posé la question?

Anthony. L'emploi de son prénom avait inquiété Tony, Pio ne l'employait que dans les grandes occasions. Très rarement et le plus souvent, associé à un sermon. Ou comme c'était le cas cette fois là, associé à un engueulot maison.

"Paoli... Commença le jeune homme en se rapprochant de son ami qui battit en retraite vers la fenêtre.
"Non. Restes là où tu es. T'approches pas de moi.
"Pio...
"Non. Tony. S'te plaît. T'approches pas. La voix du jeune prêtre était incertaine. Et il s'était détourné, regardant fixement par la fenêtre. Perdant son regard dans le noir de la nuit.

Tony lui avait obéi et s'était assis sur le fauteuil, complètement dépassé par la situation.
Le silence entre eux est inconfortable ce soir.
Ils ont trop de choses non dites à ce moment là.

"Tu fais erreur Pio. Avait dit Tony en se renfonçant dans le fauteuil, sourcils froncés. tu fais erreur... Miliano croit que nous sommes ensemble toi et moi... Et si lui le croit, Juan doit le croire aussi. Miliano m'a dit ça un jour, que nous étions un beau couple tous les deux. Même si ce ne devait pas être simple entre un prêtre et un flic...

Paolino s'était raidi encore plus qu'il ne l'était déjà et se tourna vers lui avec une ombre dans le regard.

"Et tu crois que de t'imaginer avec moi, ça a pu le freiner? Ne serait-ce qu'une demie seconde?
"J'en sais rien... J'suis pas de ce bord là, moi... S'était exclamé Tony en se levant et en faisant les cent pas.
"Moi je sais Tony... Avait déclaré Pio lentement. Je sais qu'il en meurt d'envie et que nous imaginer ensemble ça doit le mettre au comble de l'excitation... Et non l'inverse.
"Nous imaginer ensembles? Et ça ne te fait rien qu'on pense ça de toi? De nous? Hein Curé? Gronda le flic qui veillait en Tony.

Le silence accueillit ses paroles et Pio se retourna vers la fenêtre de nouveau. Vue imprenable sur rien...

"Pio? Insista Tony.
"Vas t'en. S'te plaît.
"Paolino...

Tony s'éloigna de son ami, un noeud au creux de l'estomac. Il était sur le point de partir sans un mot, mais se ravisa brusquement, retournant dans le petit salon.
Pio s'était éloigné de la fenêtre et était appuyé au montant de la porte. Les yeux probablement fixés sur les épaules de son ami qui partait. Il fut surpris de sa volte face, mais n'eut pas le temps d'esquisser un geste.
Tony posa les mains sur ses épaules et avança son visage vers le sien.
Le contact de leurs bouches ne fut pas un événement en soi.
Mais une révélation.
Tony força doucement les lèvres de son ami, découvrant sa bouche. Pio avait fermé les yeux et s'était abandonné à ce baiser.
Répondant avec passion à l'assaut de ses sens. Donnant autant qu'il recevait.
Agrippé aux hanches de Tony, leurs corps si proches l'un de l'autre qu'ils étaient parfaitement conscients de l'envie de l'autre.
Les mains du flic enserraient le visage du prêtre, le caressant du bout des pouces.
Souffles courts.
Pio rompit leur baiser. Lentement. Mais implacablement.

"Non.. Tony, non... S'te plaît... Murmura-t-il, suppliant.
Au bord des larmes...

Tony réalisa brusquement ce qu'ils étaient en train de faire et s'éloigna d'un bond. Lâchant le visage de son ami comme s'il s'était agit de brandons...

"Pardon, pardon, pardon... Perdone... Je ne sais pas... Balbutia-t-il en reculant lentement, heurtant les meubles au passage.

Paolino ne répondit rien. Le regardant partir. Quelques larmes descendant le long de ses joues.

******

Gibbs retint son souffle un instant.
Entendre cette partie des confidences de Tony ne lui faisait pas des trucs au creux de l'estomac.
Non.
Pas du tout.

"Tu veux dire que toi et Pio...
"Non Boss... Dit Tony à mi-voix, je te raconte juste comment j'ai fait la plus grosse connerie de ma vie et comment j'ai perdu mon frère.
"Perdu? Demanda Jethro.
"Je reprend?
"Vas-y. Acquiesça l'ex marine en posant son menton sur la tête de Tony. Et en essayant de ne pas caresser son bras.

*****

Tony était parti comme on s'enfuit, sans regarder en arrière. Pas besoin. En surimpression sur sa rétine il voyait le visage de Paolino et ses larmes.
Il avait bien fait le con sur ce coup là. Il ne comprenait pas ce qui l'avait poussé à ce baiser.
Il se dégoûtait.
Pas tant d'avoir embrassé Pio, même si embrasser un autre garçon ne lui avait jamais effleuré l'esprit, et que Paolino Grazza était un beau garçon.
Que de l'avoir forcé à rompre ses engagements envers Dieu. L'avoir forcé à rompre son voeu de chasteté.
D'autant plus qu'il n'avait pas eu la moindre envie d'un mec avant cet instant là.
Et là, en y réfléchissant bien. Il n'en avait toujours pas envie. Même si il aimait Paolino de tout son coeur.
C'était son frère.
Rien d'autre.
Tony retourna dans son petit studio, près de l'académie de Police et passa une bonne partie de la nuit à boire, pour ne plus voir le visage de son ami.
Un réveil difficile le lendemain matin, lui remit rapidement en mémoire tout ce qu'il s'était passé la veille.
Il ne travaillait pas et à l'origine, Pio et lui auraient du passer la journée ensemble.
Il hésita à lui téléphoner, ne sachant pas quoi dire à propos de son attitude idiote.
Il resta allongé à soigner sa gueule de bois, à repasser cent fois le film de la soirée. Les vingt secondes de ce baiser sulfureux.
Rassemblant son courage, il s'était rendu à St Patrick, mais au lieu de l'appartement, il était allé dans l'église et s'était assis sur un banc.
C'était le moment où jamais de se réconcilier avec Dieu.
Mais c'est le Père Shaunessy qui vint le retrouver.

"Bonjour Tony. Dit il en regardant fixement devant lui.
"Bonsoir Padre.

Le silence était pesant brusquement et Tony aurait voulu partir, mais le prêtre se mit à parler. D'une voix que Tony ne connaissait pas. Celle qu'il réservait à ses paroissiens.

"Je sais Tony... Paolino m'a tout dit.
"Je suis désolé, Padre, tellement désolé. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. J'ai jamais eu ce genre de pensée envers lui. J'ai jamais voulu lui faire ça... Dit Tony précipitamment.
"Je sais. Répéta l'homme en noir. Mais il ne faut pas lui en vouloir, il ne veut pas te voir. Pas pour le moment. Donnes lui le temps de se reprendre. Il se pose beaucoup de questions.

Le prêtre se pencha vers Tony.

"Il est venu se confesser hier soir. Il pleurait comme un môme. Il ne sait plus ou il en est. Il s'en veut terriblement.

Le jeune flic serra les poings.

"Rien n'est de sa faute. Padre. Gronda Tony en baissant les yeux.

Le silence du Père Shaunessy lui fit relever la tête, l'homme semblait songeur.

"Anthony... Mon garçon... Dit il lentement. Il n'en est de la faute de personne cette fois ci, ci ce n'est celle de "pas de chance". Paolino lui aussi dit que ce n'est pas de ta faute. Il s'estime le seul coupable.
"Padre... Soupira Tony en se laissant aller contre le dossier du banc.
"Tony... Je ne trahirais pas les secrets que Pio m'a confié... Mais ne te blâmes pas... Pas entièrement. D'accord?

Tony ferma les yeux, hochant la tête. Il se leva et serra la main du prêtre avant de partir.

"Père?...
"Je lui dirais que tu es passé. Vas. Il t'appellera quand se sentira prêt.

Tony se doutait obscurément que Pio n'appellerait pas. Il s'en voulait au delà de tout. Sacrifier une amitié sur une impulsion malheureuse fut sa première trahison envers lui même.
Les jours, puis les semaines passèrent. Tony se morfondait. Mais à mesure que le temps passait, il comprenait qu'il avait bel et bien perdu son frère.
Cette constatation l'amena à la seconde trahison.
Envers Pio celle là. Il ne tint pas la promesse qui lui avait coûté si cher et continua à fréquenter Emiliano et Juan Esteban.
Juan était on ne peut plus charmant avec lui et Tony se disait que Pio l'avait mal jugé. Bien que parfois les mises en garde de son ami lui revenaient en mémoire. Mais il secouait la tête, refusant de laisser Pio intervenir dans sa vie puisqu'il l'avait renié.
Les mois dans le silence de son absence, se traînèrent.
Un soir, Tony vint s'imbiber dans le club. Lentement mais sûrement. Il suffoquait et avait une folle envie de pleurer.
Un an.
Ca faisait un an qu'il avait perdu Paolino.
Et la proximité de ses prochains examens ne l'avait pas retenu de venir tenter d'oublier. Ou de célébrer.
Il ne savait pas lui même.
Il se devait de faire le deuil de cette amitié.
En venant rejoindre son père sur ce terrain là. Se saouler. Ca il pouvait faire.
La nuit était plus qu'entamée quand il s'était affalé sur le comptoir. Juan lui avait tendu une ultime bière et l'avait entraîné hors du club.

Tony n'eut plus que de bref flashes de sa fin de nuit. Sa bière à peine entamée, posée sur une table de nuit.
Des mains qui le caressaient et le déshabillaient.
Sans précipitation. Mais sans hésitation.
Un visage contre le sien. Masculin. Des pupilles vertes pâle qui plongeait dans son âme.
Le mettant à nu. Et les mains qui l'attachent avec ses propres menottes, qui l'entravent. Ces mains qui le forcent à un accouplement dont il comprend pas encore la portée. Il a du mal à avoir une pensée cohérente.
Le mot viol ne l'effleure même pas.

********

Le grondement sourd dans son oreille le rassure quand à la réaction de Gibbs.
"GHB?
Tony hoche la tête.
"Ca ou rohypnol, j'en sais rien, j'ai pas fait d'analyses.
Jethro secoue la tête.
"Pourquoi?
Tony se retourna et croisa son regard.
"Tu l'aurais fait?
Le silence de Jethro confirma son hésitation.

"Je me suis réveillé avec une sacrée gueule de bois. Chez moi, dans mon lit. Nu comme au premier jour. J'étais courbaturé, j'avais mal partout, comme si j'avais roulé sous un train. Mes bras pesaient des tonnes et quand j'ai réussi à en lever un, j'ai vu que mon poignet était marqué, écorché, presque entamé par endroits. Ensanglanté. Quand j'ai bougé, j'ai hurlé de douleur. Mon dos, mes fesses... Les muscles étaient durs comme de la pierre, y compris ceux de.. de ... mon...

La main de Jethro se serra sur le bras du jeune homme, le dispensant de préciser.
La voix cassée, Tony reprit son récit.

"J'avais mal, comme si on m'avait frappé, abusé, forcé... Violé.
L'idée m'a enfin traversé l'esprit et j'ai fait l'effort de me lever. J'ai clopiné jusqu'à la salle de bain et j'ai senti quelque chose couler le long de mes jambes. J'osait même pas regarder. C'était visqueux et rosâtre. J'ai touché du bout des doigts, c'était du sperme, mêlé de sang.
Quand je me suis vu dans le miroir de la salle de bain, j'ai eu un choc.
J'avais des bleus partout, des morsures aussi.
Le sang sur mes bras, mes poignets, le liquide sur mes jambes.
J'ai eu un vertige. Je savais qu'en cas de viol, il faut récolter un maximum de preuves.
Je me suis soigneusement lavé, j'ai laissé les preuves s'écouler dans le fond de ma baignoire. J'avais pas l'intention de porter plainte.
Je me sentais si stupide. Du GHB... La drogue des violeurs. Y succomber alors que l'on étudie ses effets à l'école... Très con.
J'ai essayé de me souvenir. Qui avait bien pu me faire ça?
J'ai pensé à Juan.
Mais le copain d'Emiliano n'était pas comme ça.
J'étais persuadé que Pio s'était trompé. Ca faisait plus d'un an et il n'avait jamais esquissé le moindre geste envers moi.
Je me suis soigné du mieux que j'ai pu.
J'avais honte. Tellement honte.
Mais j'avais besoin de parler. Il me fallait une épaule et une oreille attentive. C'est à Pio que j'ai pensé instinctivement.
J'ai téléphoné à Saint Patrick et une voix que je ne connaissait pas m'a informée que Pio était parti. Il avait demandé une mutation.
Depuis plus de six mois. Il était parti.
Sans m'avoir rien dit.
Même au delà de ce qui nous avait séparé, je n'ai pas compris...
J'ai raccroché dans un état second. Etre en froid c'était une chose. Fuir sans me prévenir était autre chose.
J'ai pris une seconde claque.
Et deux le même jour, c'était beaucoup...

*******

C'était presque un murmure qui déroulait le fil ténu des souvenirs de Tony.
Il avait repris son récit comme avant, plus à la première personne.
En racontant ce qui était arrivé à un Tony DiNozzo plus jeune de dix ans.

*******

Il était seul. Sans amis. Sans personne pour l'aider.
Il était hors de question de chercher de l'aide auprès de la famille, devenir flic leur avait semblé déchoir. Ils ne lui parlaient plus et l'avaient rayé de leur vie.

Il n'y avait rien à faire que d'ignorer et de continuer. Il ne fallait que personne ne l'apprenne à l'académie. Il fallait être fort et résister. Tony essaya d'oublier.
Avec les drogues de viol, c'était assez facile d'oublier. Elles induisaient une distorsion de la réalité et de sa façon de l'appréhender. Elles laissaient des souvenirs assez confus.
Il retourna voir Miliano, préférant éviter Juan, inconsciemment.

Quelques semaines plus tard, il termina ses examens. Il parvint à passer les tests psychologiques et physiques avec une bonne dose de chance et son sourire charmeur.
Il en crevait, mais n'avait pas l'intention de s'effondrer.

Lorsqu'il reçut son badge et son arme, pendant une cérémonie aussi longue qu'inutile à
son goût, il ne put s'empêcher de penser encore à Pio. Il y avait cru. Il avait tellement espéré que son ami lui pardonnerait et qu'il viendrait pour lui.
Paolino savait que la remise des diplômes était le 3 juillet.
Date fixe.
L'administration était dénuée d'imagination et la date fixé juste avant la fête nationale avait fait rire les deux comparses plus d'une fois. La place qui avait été réservée pour sa famille était restée obstinément vide. Et quand tout avait été terminé, il était parti directement dans le commissariat qui l'avait recruté. Il avait pu postuler sur les endroits qu'il voulait, grâce à un dossier exceptionnel. Dans le quartier italien. Il y prenait ses marques, quand un soir, il avait eut envie de passer au club.

Emiliano et quelques uns des habitués avaient à tout prix voulu fêter son diplôme et ils avaient bu quelques bières. Juan s'était joint à la petite fête.

Et le ciel était tombé sur la tête de Tony.

Juan l'avait entraîné avec force sourires vers un des box privés et lui avait tendu une enveloppe.
Tony avait été surpris et quand il avait croisé le regard de son ami, il avait eu peur.

Brusquement il avait vu Juan avec les yeux de Pio et avait compris ce que le prêtre avait vu bien avant lui.

Un parfait étranger se dressait devant lui, toujours blond et avec un regard très clair.
Mais le regard était glacé. Plus que glacé, impitoyable. Dangereusement mortel.
Il y avait une lueur de folie dans le regard pâle.

L'enveloppe avait tremblé dans sa main. Il avait pris une profonde inspiration et avait chassé de son esprit la sensation désagréable d'avoir été piégé.

Il avait inconsciemment regrêté de ne pas avoir son arme sur lui. A cet instant il avait eu envie de l'abattre. Peu importait les conséquences.

Prescience ou instinct policier?

"Tu n'ouvres pas ton cadeau Anton? Avait demandé Juan
"Tu... Ce n'est pas la peine...Tu sais... Avait balbutié le jeune flic.
"Ouvres... Gronda Juan en fronçant les sourcils.

Tony déchira l'enveloppe, des photos s'en échappèrent.
Des photos de lui.
Chez lui. Avec Pio. A l'Académie. Lors de la remise des diplômes. Au club. Preuve que Juan le suivait bel et bien.
Il le poursuivait, le traquait. L'espionnait.
Pio avait raison. Comme toujours.

Mais les dernières photos lui donnèrent envie de vomir.

Elles racontaient une histoire dont il ne se souvenait pas complètement. Qu'il avait voulu oublier.
Le viol.
Il se voyait, nu, soumis, humilié.
On ne voyait pas le visage de son agresseur. Le peu qu'on en voyait était innidentifiable, pas de marque, de signe particulier et pourtant Tony reconnut Juan.
Ce ne pouvait être que lui.
Il connaissait parfaitement son corps, pour cause de douches souvent partagées après le sport qu'ils pratiquaient ensemble.

Il laissa tomber les photos qui étaient encore entre ses doigts.

Cherchant le regard de Juan, espérant contre toute attente que tout ça ne soit qu'une farce, macabre soit, mais farce tout de même.
Juan qui avança vers lui et tendit le bras. Agrippant la courte tignasse châtain foncé et le tirant vers lui sans douceur.

"Alors mon cadeau te plaît?
"Qu'est ce que tu veux? Demanda Tony en se disant qu'il jouait vraiment au con. C'était tellement évident ce que Juan voulait...
"Ne fais pas l'idiot petit Anton... C'est toi que je veux... depuis un long moment et maintenant, je t'ai, tu es à moi et je vais me servir. Je vais en profiter. Expliqua Juan, durement.

Tony essayait de trouver un moyen de s'en sortir.

"Petit Anton... Tu es pris... J'ai des photos de toi dans des positions... nettement moins flatteuses pour toi... Mais tu es toujours parfaitement identifiable. Je ne sais pas trop quel impact pour ta carrière elles pourraient avoir... Celles ou tu es consentant et ravi de ce que tu subis. Et la vidéo... Quand tu me supplie... "Encore, plus fort, plus vite... Encora Caro, Si..Si...Piu forte.".. Dit Juan en plongeant ses yeux verts dans le regard noisette brusquement affolé.

Tony sentait la bile flirter avec le fond de sa gorge, il avait envie de se laisser tomber par terre, de se rouler en boule et de ne plus se lever.
Il était pris.
Salement même.

"Ok... D'accord... Et qu'est ce que tu veux de moi?

Juan lui lâcha les cheveux et sa main descendit le long de sa joue et il le frappa sèchement. Puis il agrippa sa nuque et approcha son visage du sien.

"Toi. Je te veux toi. Quand j'en ai envie. Nuit et jour, si j'en ai envie. A moi. A mon service. Au service de mon plaisir. T'es pas innocent. Tu comprendras vite. J'aime les petits mecs comme toi. De bon petits hétéros. Bien dragueurs. J'aime en faire mes esclaves.
"Mais... Et Miliano?? Parvint à murmurer Tony encore sous le coup de la surprise.

Une gifle plus sèche lui fit monter les larmes aux yeux.

"Tu ne me parles jamais si je ne t'y autorise pas... Gronda Juan avec un sourire. Mais je te pardonne. Cette fois... Tu vas apprendre. Tu vas devenir un bon petit esclave dévoué à ton maître. Tu m'obéiras. Tu obéiras à tout. Ton dressage va être intéressant. Pour la petite pute, ne t'en fais pas, il est déjà sur le marché, un de mes amigos va me l'acheter. Pour le faire travailler. Dans un bordel de Madrid.

"Non!!!! Hurla Tony, préférant braver les coups que de rester silencieux devant tant de cynisme.
"Non? Dit Juan froidement.

Il contempla le jeune homme un instant.

"D'accord. Je vais te prouver ma bonne volonté et tant que tu obéiras, il ne lui arrivera rien... Ok? Marché conclu? Déclara le blond lentement.

Tony comprit que le piège venait de se refermer sur lui. Il ne pouvait résister à Juan sans mettre la vie d'Emiliano en jeu.
Ce jeune garçon était un véritable aimant à emmerdes... D'abord son premier petit ami et maintenant celui là.

"....Pio....

Tony n'avait pas écouté ce que disait Juan, mais le nom de Pio l'avait tiré de son apathie.

"Pio... Quoi Pio?
"Petit Anton... Répéta Juan en le frappant légèrement. Tu écoutes et tu te tais quand ton maître parle. Mais pour ce soir, encore une fois, je vais te pardonner. Si le bien être de mon petit Emilano ne te fait pas obéir, penses à ton ami Pio.

Tony retint la question qui montait à ses lèvres. Trois baffes. Il commençait à intégrer qu'il devait se soumettre et se taire. Mais il avait bien envie de hurler quand même, que venait faire le prêtre dans cette histoire sordide?

"Ton ami... Petit ami le prêtre... Savais tu qu'il était parti? A cause de toi, petit Anton... Mais moi... Je sais ou le trouver... Et je ne pense pas que le clergé soit particulièrement avec un prêtre débauchant un mineur...

Le mouvement involontaire de Tony fit que Juan resserra sa prise sur la nuque brune enfonçant ses ongles dans la chair.

"Toi... Mon mignon petit Anton... Toi et lui quand tu étais plus jeune... J'ai des photos de vous depuis longtemps... Des photos de toi et lui dans des lieux et dans des positions parfaitement innocentes quand on sait l'avant et l'après... Mais particulièrement compromettantes sans explications... Elles conduiront ton ami à se faire virer de sa chère église... et ce n'est pas ce que tu veux, n'est ce pas???

Tony ne savait pas quoi faire. Parler lui vaudrait une autre gifle mais rester sans réagir le bouffait de l'intérieur. Il avait senti son estomac se serrer quand Juan avait dit que Pio était parti par sa faute. Et faire peser une nouvelle menace sur sa vie, sur sa vocation, lui était insupportable.
Tony se contenta de secouer la tête. Provoquant un sourire chez son tortionnaire.

"Bien... Tu comprends vite. Petit Anton... N'oublie pas que Miliano ne doit rien savoir. Je passerais ce soir. Dans une heure, tu pars et tu m'attends chez toi.
A tout à l'heure petit Anton... Lui dit Juan en l'embrassant brutalement, sa main toujours crispée sur sa nuque douloureuse. Je t'adore déjà, caro...

Quand il était parti, Tony avait fondu en larmes, il s'était agenouillé et avait ramassé les photos.
Il y avait des notes au dos de chacune d'entre elles. La plus belle à ses yeux, datait d'une semaine avant sa brouille d'avec Pio. Ils étaient en train de rire, dans le parc après avoir couru. Tony serrait Paolino contre lui et Pio avait son bras passé autour de sa taille. Ils étaient sublimes de naturel. Et Tony ne voyait que le visage de son ami. En train de rire aux éclats.
Magnifique.
Une autre photo du jeune prêtre lui fit mal au coeur.
Son visage était fermé. Son regard noir semblait perdu. La date indiquait le mois précédant.
Juan n'avait pas menti, il savait où était Paolino et il n'hésiterait pas à le détruire si Tony ne se donnait pas à lui corps et âme.

Fin du flash back.

******

Tony avait senti Jethro se tendre au fur et à mesure de son récit.
Il se demandait encore comment allait réagir l'ex-marine devant ses confessions. Bizarrement ce n'était pas réellement Julian qui avait été le plus dur à avouer. Ca avait été l'épisode concernant Paolino qui lui avait serré la gorge. Plus de dix ans après, il en ressentait encore l'amertume.
A son intense soulagement, la réaction de Jethro ne fut rien d'autre que d'une tendresse absolue. Il le serra encore un peu plus contre lui et murmura quelques mots à son oreille.

"Je le savais. Je savais que tes raisons pour accepter ça étaient bonnes... Tony...

Le jeune homme ferma les yeux et se laissa porter par cette étreinte qui lui faisait envie.

"Jethro?... Dit il timidement, après un long moment.
"Mm??
"T'es pas dégoûté?
"Et de quoi grand dieu? S'exclama Gibbs.
"Que j'ai accepté ça... Même pour de bonnes raisons comme tu dis... Enfin... Je croyais qu'elles étaient bonnes ces raisons là... Ajouta-t-il songeur.
"DiNozzo! Gronda Jethro. Arrêtes! Accepter dix ans d'esclavage... Sexuel... pour protéger la vie d'un ami et l'honneur d'un autre... Je ne vois pas à quel moment il faut que je sois dégoûté? Au contraire... Je suis foutument fier de toi.
"Merci Boss... Murmura Tony sans bouger.

Il était bien.
Au creux de ses bras là...
Allongé sur le vieux canapé dans le sous sol de cette maison.
Il commença à entrevoir la possibilité de s'en sortir.
Avec Jethro à ses côtés, il s'en sentait capable.
Il devait essayer de retrouver son objectivité et traiter son propre cas comme celui d'une victime normale.
Et essayer de protéger Pio et Emiliano avant de jeter Juan en prison. Si il allait jusqu'à la prison.
Rien de moins sûr brusquement...
Une balle entre les deux yeux et on collerait son meurtre à Aswari.
Idée tentante..

Avec un sourire aux lèvres, Tony se laissa glisser dans le sommeil.

Jethro sentit que Tony s'était endormi, quand son corps pesa plus lourdement contre lui. Il en ressentit un profond plaisir, avoir ce jeune homme, là, entre ses bras, lui donnait envie d'avoir de nouveau quelqu'un dans sa vie.
Une personne.
Plus seulement la coque de son bateau. Sa fierté, sa beauté. Son amour douloureux.
Une envie de passer à autre chose brusquement. A un amour pas si douloureux.
Il avait envie de partager.
Elle et Lui.
Elle l'aurait aimé. Et lui l'aimerait.
Il le savait.
Trois-quatre jours avaient suffit.
Tony avait envahi son espace personnel, franchi les barrières qu'il s'était acharné à dresser depuis plus de quinze ans. Il l'avait forcé à éprouver un peu de compassion et d'amour pour une autre personne.
Pour quelqu'un qui souffrait lui aussi. Qui, comme lui, ne laissait personne franchir ses barrières.
Brusquement, la fragilité derrière la façade de l'éternel adolescent le touchait plus qu'il ne saurait le dire.
Ne pas le voir de cinq minutes était douloureux. Ses bras étaient gourds sans lui. Il s'était tellement habitué à lui en si peu de temps. A cette intimité qui s'était brutalement installée entre eux.
A ces noeuds dans son estomac quand il pensait à lui.
A son prénom.
A sa bouche qu'il avait envie de sentir contre la sienne parfois.
En se disant qu'il était cinglé.
Que Tony flirtait avec tout et tout le monde. Il était capable, selon Cait, de séduire un mur de briques...
Et Jethro n'était pas un mur de briques.
Qu'au delà de cette relation forcé avec Juan...Julian... Tony n'avait peut être aucune envie d'un homme dans sa vie.
En toute objectivité, Gibbs se souvenait que Tony, quand il avait été seul, avait collectionné les petites amies.

Une discussion entre eux s'imposait, mais il devait être un peu patient et il devait d'abord sortir Tony des griffes de ce monstre sadique.

Leur discussion quand il avait accompagné Tony chez lui lui revenait en mémoire.

******
Flash Back de Gibbs

Dans l'escalier il avait serré la main de Tony dans la sienne pour lui insuffler le courage dont il allait avoir besoin.
Le regard perdu lui avait fait mal au coeur et il s'était promis de massacrer Julian dès que l'occasion s'en présenterait.
C'est lui qui avait frappé à la porte de l'appartement et Julian avait ouvert la porte. En tee-shirt et jeans comme la fois précédente. Son regard était glacial et son visage dur.
Gibbs avait à peine bougé et Tony s'était avancé. Il avait baissé les yeux et ses épaules s'étaient affaissées.

"Agent Gibbs?? Tiens donc... Vous me ramenez mon garçon? Avait demandé Julian ironiquement.
"Pas vraiment monsieur... Monsieur??? Avait tenté Gibbs.

L'homme avait haussé un sourcil, amusé par le ton interrogatif de Jethro. Il avait ignoré la question implicite.

"Pas vraiment... Comment ça, pas vraiment? Et comment je dois le prendre?

L'ex-marine avait commencé à voir rouge, mais s'était efforcé de garder sa voix sous contrôle et ses mains à ses côtés. Et pas sur la crosse de son flingue et le canon de celui ci dans la bouche de Julian.

"Comme je vous le dis. Des menaces qui ont étés proférées à l'encontre de mon équipe et nous sommes sous protection du FBI jusqu'à nouvel ordre. Tony ne vient que pour prendre des vêtements de rechange. Expliqua Jethro lentement, sans hausser le ton.

Julian resta un instant silencieux et se décida à laisser entrer les deux hommes, il arrêta Tony au passage, serrant sa main sur le biceps du jeune homme.
"Anton... Vas chercher tes affaires et attends moi. Ordonna Julian.
Puis il se tourna vers Jethro et lui fit signe d'entrer dans le salon. Lui offrit un siège. Se conduisant en hôte parfait.

"Et que puis-je vous offrir Agent Gibbs? Une bière, un café? Je viens d'en faire.
"Café. Répondit instinctivement l'agent.

Il prit place dans le fauteuil désigné et regarda attentivement autour de lui.
La pièce était méticuleusement rangée, rien n'offensait le regard et pas un grain de poussière ne traînait. Malgré l'absence de Tony. Donc Julian était un type plutôt maniaque. Jethro considéra un moment le téléviseur grand écran et bien qu'il s'avoue particulièrement ignorant en la matière, celui ci, ainsi que l'équipement stéréo qui l'accompagnait semblait valoir une petite fortune.
Il se demanda si c'était un choix de Tony où de Julian. Il devenait perplexe en emmagasinant les détails de leur vie en commun. A quel moment Tony n'était-il plus consentant?

"Vous admirez la télé, Agent Gibbs? Demanda Julian et lui tendant un mug fumant. Il alla se percher sur l'accoudoir du canapé de cuir.
"Mmm...
"C'est un des joujoux de Tony... Ainsi que la corvette d'ailleurs... Dit l'homme pensivement avec un sourire presque sincère. Presque.
"C'est un gentil garçon... Un vrai enfant gâté... Vous savez...
"Et c'est pour ça que vous le frappez? l'interrompit Gibbs en grognant. Oubliant quelque peu ses bonnes résolutions.
"C'est lui qui vous a dit ça? Demanda Julian d'une voix doucereuse.

Jethro sentit ses cheveux se hérisser sur sa nuque. La menace dans la voix était bien réelle et il se mordit la langue, il avait mis Tony en danger... Bien joué. Il secoua la tête en signe de dénégation, faisant machine arrière. Pas la peine de le provoquer pour le moment.

"Son arcade et le bleu qui va avec?

Julian sourit et secoua la tête à son tour.

"Oh... Ca... Il ne vous a rien dit? Il est tombé du lit et s'est cogné sur la table de nuit... Dans la ferveur du moment... Vous permettez que je ne précise pas plus... Vous comprenez?

Gibbs grinça des dents et fit de son mieux pour ne pas fracasser le mug qu'il avait dans sa main. Il essaya de rester impassible, tentant de se persuader que Julian ne lui disait ça que pour le provoquer.

"Non. Il n'a rien dit...
"Vous voyez, Agent Gibbs... Anton ne vous dit pas tout... S'exclama l'homme ne se levant et en se dirigeant vers les chambres.

Un fond de paranoïa aiguë empêcha Jethro de boire le café offert, il tendit l'oreille pour tenter d'entendre la discussion et de protéger Tony si l'autre cinglé devenait violent.

Julian avait fermé la porte de la chambre et contemplait Tony qui attendait. Tête baissée, yeux au sol. Les mains dans le dos.
Le sac était ouvert sur le lit, offert à l'inspection. Julian y jeta un coup d'oeil rapide et le ferma.

"Alors comme ça... Tu vas être sous la protection du FBI? Avec ton cher Gibbs... Tu vas sûrement passer de bons moments... Dit il à mi-voix en s'approchant de Tony.
Il caressa sa joue et l'embrassa. Agrippant ses cheveux pour relever sa tête. Prenant sa bouche violemment. Faisant durer le baiser le plus longtemps possible. Il glissa sa main dans le jeans et caressa la cage de silicone.
"Alors t'as pensé à moi?? Murmura-t-il à son oreille. Tu ne pouvais pas ne pas y penser, hein??
Il serra cruellement les parties sensibles, arrachant un gémissement de douleur à Tony, qui se mordit les lèvres pour ne pas crier.

"T'as touché à rien? Parles.
"Pas à ça, Julian... Dit Tony en baissant la tête, il ne mentait qu'a demi, puisque c'était Gibbs qui avait enlevé et remis le dispositif.
"Et à quoi tu as touché?
"Le plug... Murmura Tony.
"Et?
"Je l'ai enlevé et je m'en suis débarrassé. Je pouvais pas le garder. J'étais sous couverture et je ne pouvais pas le gérer.
Il eut à peine le temps de terminer sa phrase qu'une gifle lui fit tourner la tête. Il vacilla sous le choc. Mais serra les dents et baissa le regard. Pas la peine de le provoquer avec Gibbs à côté.
Julian avait retiré sa main du jeans de Tony et il s'éloigna de quelques pas.

"Je vais y penser... Annonça l'homme en rouvrant la porte lentement. Je vais y penser et nous en discuterons quand tu rentreras...

"Si je rentre. Pensa Tony avec ferveur. Aswari, si je trouve ton numéro, je t'appelle et tu me butes! Bon Dieu, que je le sens mal ce retour à la maison... Gibbs me laisses pas tomber...

Jethro avait entendu les derniers mots de Julian et la menace qui s'y attachaient, il frissonna et reposa sa tasse. Intacte.

"Agent Gibbs... Anton est prêt. Il arrive dans un instant. Lui dit l'homme en prenant place face à lui dans le profond canapé.
Gibbs le détailla et fut surpris en constatant qu'il était plus âgé qu'il ne l'avait pensé de prime abord. Il avait été distrait par Tony et par le regard froid de l'homme et n'avait pas prêté attention au reste.
Il était probablement pas bien loin de son âge à lui. La quarantaine largement dépassée. Une forme olympique, musclé sans excès, pas de tatouages. Le passage en prison pas évident, s'il avait jamais eu lieu. Mais Gibbs y croyait. L'hésitation de Tony, lorsqu'il avait parlé de l'absence de Julian, lui avait ôté le peu de doutes qu'il pouvait avoir sur la question.
Restait à savoir où, quand et pourquoi. Ouais, rien que ça...

D'un coup Jethro sentit le regard posé sur lui et se sentit brusquement très alpha.
La compétition entre eux clairement annoncée. La possession de Tony.
L'air était chargé d'électricité et quand le jeune homme revint dans la pièce, il le ressentit et son regard voyagea entre les deux mâles dominants qui se faisaient face. Il vit leurs regards se poser sur lui et un peu de rouge montât à ses joues.
Inconfortable brusquement.

Gibbs se leva et sans laisser à Julian le temps d'en faire autant, il le salua d'un signe de tête et se dirigea vers la porte.
"Anton! Dit Julian sans bouger, ni détourner son regard. Puisque tu ne seras pas là pendant quelques jours... Je vais m'absenter... Je vais aller voir de vieux amis... A Baltimore. Et au Kansas... Alors, profites bien de tes petites vacances...

Jethro se retourna à temps pour voir le sourire moqueur sur le visage détesté. Un coup d'oeil sur Tony l'alarma. Il était devenu blanc comme un linge. Il se mit à trembler et secoua la tête.

"Non... Tu sais, Julian... Je peux rester... C'est pas important... Le FBI peut me protéger ici aussi... Balbutia l'italien, décomposé.

Gibbs écarquilla les yeux, surpris de se revirement de situation...
Julian se leva lentement, se délectant de la terreur qu'il lisait dans le regard de Tony.

"Petit Anton... Ta sécurité est précieuse pour moi, alors tu vas aller avec ton ami et tu vas te cacher quelques jours... Je serais là à ton retour... Tu as mon numéro de portable. Tu vas m'appeler tous les jours pour me dire comment cela se passe... Hein?? D'accord?? Caro mio??? Dit il, presque tendrement.

Tony n'osa protester de nouveau, la lueur qu'il avait vue dans le regard pâle le dissuadant d'insister. Même devant Gibbs, il était capable de le frapper de nouveau.

"Bien je t'appellerais. Au revoir Julian...
"Au revoir mon amour... Répondit l'homme d'une voix moqueuse.
Il s'appuya au chambranle de la porte, les regardant s'éloigner dans le couloir.

Gibbs observait Tony et attendit d'être hors de vue pour le prendre dans ses bras et le réconforter.

Julian allait payer.

Et très chèrement encore.

*******

TBC
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