- Text Size +
Disclaimer :Je ne suis la propriétaire d'aucun de ces fabuleux perso d'origine. Je me contente de prêtre italien, salaud espagnol et du clan des Italos.

Rating : FRAO. Et plus, je crois bien.

Le sel de ma vie: Je ne délivrerais mon message qu'à la fin du chapitre, je ne veux faire de spoiler!!! (Arf, c'est drôle!!!)


AVERTISSEMENT: BDSM, le grand retour. Restez encore bien accrochés et dites vous que Tony n'est qu'une créature fictive... Alors pas de menaces de mort avec ce que je lui fais subir...

******

Tony et Jethro

Gibbs sommeillait à peine, ses sens en alerte, Aswari n'était plus que la seule menace, puisque Julian était parti à Baltimore.
Mais Ari n'était pas à prendre à la légère.
Inconsciemment, son cerveau cherchait toujours. Ou et quand, l'agent double allait il frapper? Il y avait tellement de combinaisons possibles, que c'en était éminemment frustrant. Une école? Un bâtiment public? Un bâtiment administratif peut être?Le fantôme du 11 septembre très présent encore dans sa mémoire.
Rien. Rien. Rien. Jethro grogna. Réveillant Tony instantanément.

"Boss?
"Je voulais pas te réveiller.
"Je dormais qu'à moitié de toutes façons... Marmonna Tony en essayant de se redresser un peu.
"Outch!!! S'exclama Gibbs en grimaçant. La main du jeune agent s'était appuyée sur sa cuisse, mais lourdement et avait pesé douloureusement sur le muscle.
"C'est pas facile de bouger quand on est dans notre position... Remarqua Tony en tentant encore de bouger.
"Stop! Tu me fais mal... Bouges pas. Je vais t'aider... Dit Gibbs en se redressant à son tour.

Tony se mit à rire devant les tentatives désespérées de son chef pour tenter de se dégager de leur étreinte pieuvresque.

"Rigole pas DiNozzo!
"Peux pas m'en empêcher Jethro.... T'es trop mignon comme ça! Hoqueta le jeune homme en tentant le tout pour le tout et en s'allongeant complètement sur Gibbs, dégageant son bras et s'appuyant sur son poignet le plus stratégiquement placé pour essayer de se soulever.

Et se trouvant presque nez à nez avec Gibbs. Se noyant dans le regard porcelaine qui le fixait. Le coeur de Tony manqua quelques battements. Il était tenté de franchir les quelques centimètres qui les séparaient.
Mais si l'idée était séduisante. Elle n'était pas forcement la bienvenue.

"Tony?? Chuchota Jethro.
L'italien secoua la tête et éloigna son visage de la tentation.
"Tu peux dégager la couverture boss?

Gibbs hocha à peine la tête. La gorge trop sèche pour émettre le moindre son. La proximité de Tony lui avait fait un drôle d'effet.
Il avait eut envie de le serrer contre lui un peu plus, d'embrasser son visage. Pas forcement ses lèvres. Mais l'arcade abîmée.
Les paupières qui abritaient les plus beaux yeux du monde.

Il se souleva un peu, tirant sur la couverture, mais accentuant la pression contre le corps de Tony dans le mouvement. Et ce qu'il sentit contre sa cuisse lui fit regretter d'avoir enlevé la cage de silicone. Et visiblement Tony devait penser la même chose puisqu'il se mit à rougir brusquement et faisant fit de toute prudence, eut un geste brusque et entraîna Gibbs dans sa chute.

Les entortillants encore un peu plus dans cette satanée couverture. Le rire de Tony fut contagieux et Jethro en oublia le sérieux de la situation et tenta de nouveau de se sortir de là.

"Gibbs?? Tony???

La voix de Cait perça brusquement le silence de la cave et la lumière s'alluma, ils entendirent les pas qui descendaient lentement, prudemment.

"Vous allez bien? Demanda la jeune femme encore dans l'escalier, son arme pointée devant elle, McGee sur ses talons en couverture.

Mais Tony n'arrivait pas à retrouver son sérieux et la vision de ses deux collègues, flingue au poing, ne fit rien pour calmer la situation.
Gibbs essayait de garder son sérieux, mais il éclata de rire à son tour, enfouissant son visage dans le cou de Tony.
Le mal était fait de toutes façons...

"Aide... Aidez nous à nous dépatouiller de ce truc... Parvint il à ordonner en s'étranglant.

Tim rengaina son arme avec un poil plus de rapidité que Cait qui continuait à les observer, bouche bée.
Le jeune agent se pencha sur la masse informe par terre et tenta de trouver un bout de la couverture afin de sortir ses amis du piège dans lequel ils se trouvaient. A force éclats de rire et contorsions, ils parvinrent à se dépêtrer de la couverture. Tim avait lui aussi du mal à ne pas rire et essayait de ne pas rougir en imaginant ce que les deux hommes avaient bien pu faire pour se trouver dans une situation aussi compromettante.

"McGee... Arrêtez de vous creusez les méninges, vous ne trouverez jamais! S'exclama Jethro en reprenant son souffle et en se relevant.

Il tendit la main à Tony et l'aida à se remettre sur pieds. Cait avait rengainé son arme, mais était restée étrangement impassible en visionnant la scène.

"Merci Boss. Dit Tony en arrangeant son tee-shirt qui était remonté sur son ventre et en remontant le pantalon de sport, qui lui, avait tenté de descendre.

Gibbs avait fixé Cait et fait un signe de tête. La jeune femme était remontée, suivie par les trois autres agents.
Jethro avait été préparer un café. Tony et Tim riaient encore en s'affalant dans le salon, mais Cait avait suivit Gibbs et l'avait regardé mettre la cafetière en route.

"Oui Cait?
"Qu'est ce qui se passe avec Tony? Avait elle demandé prudemment.
"Comment ça?
"J'ai vu les marques sur son corps. Ce n'est pas toi? N'est ce pas?

Jethro leva les yeux au ciel.

"Mais c'est pas vrai! Je suis un tel monstre où quoi? Fornell, Abby, toi... Vous pensez vraiment que je pourrais infliger des trucs pareils à Tony? Gronda l'ex-marine en croisant les bras sur sa poitrine.
"Vaut mieux que ce ne soit pas toi de toutes façons... Répondit Caitlin d'une voix dure.

Gibbs écarquilla les yeux.

"Quoi?
"Tu lui fais le moindre mal et je me charge de t'en faire passer l'envie. Le menaça-t-elle.
"Hé ho... On est pas ensemble lui et moi, que je saches... Se défendit l'homme en secouant la tête.
"Toi et lui??... Evidement que t'es jamais au courant de rien! Les hommes j'vous jure! S'exclama Cait en levant les bras au ciel et en sortant de la cuisine.
"Je commence à me dire effectivement, que je ne suis au courant de rien... Pensa Jethro en regardant le café remplir le bocal transparent.

Cait et McGee se lançaient des regards entendus. S'invitant mutuellement à poser les questions qui les tracassaient. Tony observait leur étrange manège et se disait que de toutes façons, ils allaient bien craquer à un moment où a un autre.

"Quand est ce que tu vas lui dire? Demanda Cait.
"C'est Gibbs qui t'a frappé? Enfin... Les marques sur ton ventre... Questionna Tim à la même seconde.
"Hein?

Les deux questions ayant fusé simultanément, elles n'avaient pas été très claires à la réception et Tony n'avait rien compris.

"Vas y McGee. Dit la jeune femme en faisant un petit geste de la main.
"Non. Non... Toi. Vas y... Se défendit le Bleu.
"Non toi.
"Cait...
"STOP! S'exclama Tony en souriant. Tim? Honneur aux dames? Même si ce n'est que Cait?
"TONY!
"D'accord pour moi, approuva le jeune homme.
"Cait? Ta question?

La profileuse se mit à arpenter la pièce, elle lança un regard vers la cuisine d'où Jethro n'était pas réapparu.

"Quand vas tu lui dire? Répéta-t-elle doucement.

S'attirant un regard surpris de McGee qui ne voyait pas de quoi elle pouvait bien parler, mais quand il vit Tony secouer la tête et pâlir un peu, la lumière se fit et il prit quelques couleurs sur les joues.

"Jamais si je peux l'éviter.
"Tony!
"Cait. J'ai déjà perdu un ami avec ce genre d'impulsion malheureuse, alors je ne vais certainement pas recommencer. Et puis, il y a la fameuse règle numéro 12.
"On ne sort pas avec les collègues... Je sais.
"Tu..Tu.. Veux... Enfin, toi et Gibbs? Marmonna Tim, un peu hésitant.
"Non le Bleu. Y a pas de moi et Gibbs si ça peux te rassurer. Et puis je ne sors pas avec des me... Commença Tony avant secouer la tête. Il se leva et leur fit face à tous les deux.
S'appuyant sur le bord de la table.
"D'accord. J'ai ramassé une bonne dérouillée. Ce n'est pas la faute de Gibbs. Au contraire. Et oui, je sors aussi avec des mecs. Et Non. Gibbs n'est pas dans ma ligne de mire. Toi non plus Tim. T'es pas mon genre.

Sa confession n'avait pas été si difficile à faire en fait. Il se sentit soulagé. Il était un peu plus lui même, face a ceux qu'il considérait comme sa famille. Un léger toussotement le fit se retourner et il constata que Ducky et Abby étaient au milieu de l'escalier. Il soupira et baissa la tête.

"Comme coming out...Hé ben! Au moins, vous êtes tous au courant. Voilà. Réactions?

Le silence dans la pièce lui fit douter de la pertinence de sa révélation. Son regard fit le tour de leurs visages, il ne vit pas de réaction particulière. Mais son estomac faisait de drôle de trucs.
Ce fut Ducky qui rompit le silence:

"Timothy, mon garçon, l'ordinateur dans ma chambre fait un drôle de bruit... Vous devriez aller voir.
"Bien Docteur Mallard... Je, Balbutia McGee en se levant. Puis il réalisa ce que venait de dire le ME et se précipita vers l'escalier, entraînant Abby après lui.
"On a une corré Abby! Vite!
"Une corré? Dit Cait.

Tony haussa les épaules. Bien. Il en était pour ses frais. Il venait d'annoncer à ses collègues qu'il était bi et ils s'en foutaient tous.
Ca valait vraiment le coup de cacher des choses parfois!

Gibbs était à la porte de la cuisine, son pot de café à la main et un noeud à l'estomac.
Il avait entendu le coming out de Tony et si il avait été fier de lui à cet instant là, il avait pris une claque quand Tony avait dit ne pas être intéressé par lui.
Lui qui commençait à se faire à l'idée de tomber sous le charme du jeune italien.
Il avait pris ses désirs pour la réalité et le jeu du flirt, n'était que ça: un jeu.

Il prit une profonde inspiration et stoppa le tremblement de sa main, le café menaçait de passer par dessus bord, il remit le masque qu'il avait laissé derrière lui depuis quelques jours et redevint le Boss.
Ce qu'il n'aurait pas dû cesser d'être, au final.
Mais même les bonnes raisons ne sont jamais suffisamment bonnes. Et il avait sacrement mal au coeur en passant la porte.
Il croisa le regard de Tony et détourna la tête. Posa le broc de café sur la table et se servit une tasse.
Cait et Ducky se lancèrent un regard perplexe et haussèrent les épaules de concert.

Tony se rendit compte que Jethro avait été remplacé par un Gibbs tout ce qu'il y avait de plus normal et de plus froid.

"Boss? Dit il à mi-voix.
"Ta vie privée ne nous regarde pas DiNozzo. Puisque vous êtes tous debout, au boulot. Faut trouver ce qu'Aswari nous prépare.
"On y va Patron. Dit Cait en se levant.

La jeune femme s'installa devant un ordinateur et se connecta de nouveau sur son propre ordinateur du MTAC, préférant se plonger dans le travail plutôt que de déclencher la colère de Gibbs.

Tony eut plus de mal à obéir.

Il avait du mal à digérer la remarque glaciale sur sa vie privée et plus encore que Gibbs évite son regard.
Il était en rogne. Royalement en rogne. Et c'était de sa faute.

"Génial. Tony, t'as encore foiré. Comme toujours... Marmonna le jeune homme en se décidant à bouger.
Il attrapa un bloc et un crayon et s'installa dans un coin, récapitulant ce dont il se souvenait. Interpellant Cait par moments, pour préciser des points.

"Gibbs!!! Ca y est!!! S'écria Abby en descendant les escaliers comme un bombe.
Sa chemise de nuit noire en dentelle ne faisant se soulever qu'un seul des sourcils de Jethro.

"Ca y est quoi Abby? Aboya-t-il en se tournant vers elle. Des infos concernant Aswari? Et sa cible?

La jeune Goth secoua la tête en fronçant les sourcils.

"Mais non... Tu sais bien... Ce que tu m'avais demandé. Dit elle, en commençant à signer en langage des sourds.
"Laisses tomber.
"Non. Tiens.
"Ce n'est plus d'actualité. Je m'en fiche.
"GIBBS! Gronda la jeune femme en repassant au langage parlé.
"Abby, tu t'occupes d'Aswari, ou tu retournes te coucher. Ordonna l'ex-marine.
"Je te hais Leroy Jethro Gibbs, lança-t-elle en remontant les escaliers. Et je ne me re-pencherai sur Ari que demain matin! Je dors!

Leur échange houleux avait fait se tourner vers eux Cait, Tony et Ducky. Ils avaient observé le passage en ASL qui indiquait clairement que ce dont ils parlaient était du domaine privé. Et quand Abby était partie, furieuse, Tony avait remarqué une feuille dans les mains de Gibbs, qui ne prit pas la peine de la lire avant de la plier rageusement et de la fourrer dans la poche de son jogging.

"Tony! Du neuf? Demanda-t-il en se resservant un café.
"Par rapport à il y a deux minutes? Répondit Tony ironiquement. Non. D'ailleurs, je vais faire comme Abby, je vais dormir un peu. Je tiens plus debout.
"Comme tu veux. Gronda Gibbs en se penchant sur l'épaule de Cait.

McGee vint les rejoindre et lui aussi se mit au travail.


Sans un mot de plus, Tony redescendit à la cave, il récupéra la couverture et la replia soigneusement, la posant sur le canapé. Il s'installa et posa son regard sur la coque du bateau. Ce bateau était encore un mystère à ses yeux.
Il savait le comment et le pourquoi. Mais pas la vrai raison. Il y en avait une. Il le savait. Quelque chose de plus profond que le simple besoin de s'occuper quand la pression était trop forte.

Mais Jethro ne se confiait pas. Pas lui.

Alors que Tony avait mis son âme à nu devant lui.
Il lui avait confié des choses terribles et ça finissait comme ça.
"Ta vie privée ne nous intéresse pas DiNozzo.
Tony se senti vide.
Il était seul.
Encore une fois.
La personne en qui il avait le plus confiance, l'avait abandonné.
Encore.
Encore et toujours.
Il n'avait que Julian vers qui se tourner.
"Jamais. Plutôt mourir. Se reprit il avec conviction.
Jamais lui.
Tony ferma les yeux et revit avec une précision douloureuse ce qu'il n'avait pas dit à Gibbs.

******

Flash back

Tony avait guetté l'heure et exactement à l'heure prévue, avait quitté le bar. Il était rentré chez lui et avait attendu. Il ne savait pas ce Juan attendait de lui.
Mais il se promit de rester profil bas. Pas la peine de le provoquer, et il se lasserait plus vite comme ça.
Quelques brèves minutes plus tard, Juan était arrivé, il avait fait le tour de l'appartement et Tony n'avait rien dit. L'homme avait hoché la tête.

"J'aime bien ton appart, petit Anton... Je vais aimer venir te voir. Nous allons passer de bon moments toi et moi.

Il le détailla longuement, Tony attendait la suite des événements.

"Déshabilles toi.
"Juan... Avait tenté Tony, rompant le silence.
Il avait pris une gifle et Juan l'avait toisé, une leur folle dans le regard.
"¿ Jamás, jamás, entiendes? Jamás pronuncias mi nombre, para ti soy Julian, y tú eres Anton, mi précielos Anton, solamente à yo. Avait il dit en espagnol, avant de répéter en anglais. Jamais. Tu entends, jamais tu ne prononceras plus mon nom, je ne veux pas qu'il soit souillé par un esclave comme toi. Je suis Julian. Pour toi. C'est comme ça, et tu es Anton. Mon précieux Anton. Rien qu'à moi. Je ne veux pas entendre de Tony ni Anthony en ma présence. Compris?

La consigne était claire et finalement avait aussi le même avantage pour Tony que pour Juan.
Son prénom ne serait jamais associé à sa déchéance.
Il pouvait entrer dans la peau d'Anton à volonté. Le garçon soumis et humilié, n'était pas lui, pas Anthony. Pas Tony.
Il entretenait un peu de rébellion en lui, juste assez pour ne pas sombrer complètement. Juste assez pour se sentir vivant quand Julian n'était pas là.
Le dressage avait été comme il l'avait pensé, des humiliations, du sexe à en vomir.
De la domination par la violence. Julian aimait ça. Le frapper. Le battre avant de le violer. Puisque pour lui les rapports n'étaient jamais que ça.
Des viols à répétition.
Il ne se donnait que rarement la peine de penser à Tony et à son bien être. Il le torturait mentalement. Le rabaissant, le ravalant au rang d'animal familier en le forçant à se déplacer à quatre pattes, à dormir par terre quand l'envie le prenait.
Jamais de geste vraiment tendre.
Mais aussi le côté incompréhensible de Julian quand il voulait que Tony soit beau et particulièrement élégant.
Quand il lui prenait des rendez vous dans des instituts de beauté. La première fois Tony n'y avait pas cru, et il avait vécu une heure et demie de terreur pure en attendant le châtiment qui allait lui tomber sur la tête à son retour. Mais non, Julian s'était contenté de lui offrir de nouveau vêtements.
Et l'avait incité à sortir et à rencontrer de jeunes femmes.

"Je veux que tu sois le plus gourmand des hommes à femmes de cette ville petit Anton... Elles seront à toi et toi tu es à moi... C'est intensément jouissif de savoir que le Casanova de service se fait baiser par moi...

Compliqué ce type.
Tony devait l'avouer, leur relation était plus qu'étrange. Il le haïssait, mais Julian prenait soin de lui. Dans tous les sens du terme.
Il restait dans l'ombre, ne se montrant jamais, personne dans l'entourage de Tony ne savait qu'il y avait quelqu'un.
Quelqu'un qui, quand sa situation personnelle l'exigeait, forçait Tony à démissionner et à recommencer ailleurs. Lui faisant une réputation d'instabilité. Alors qu'il ne rêvait que de ça. De stabilité.
De trouver peut être un jour quelqu'un qui lui insufflerait le courage de confronter Julian.
Et il y avait eu cette enquête à Baltimore, Gibbs était venu et il était tombé.
Tombé dans ses yeux et ne s'en était pas relevé.
Julian était en prison et Tony avait entrevu la liberté. Il avait suivit Jethro sans se poser de questions, sans vouloir réfléchir au lendemain, quand Julian serait libre.
Il avait continué à vivre suivant les règles de son maître. Flirtant et ramenant des filles, la réputation de dragueur indispensable à sa panoplie.
Il savait qu'il serait dans de sales draps quand Julian le retrouverait.
Mais il n'avait pas pensé autant.
L'homme l'avait surpris un soir quand il rentrait chez lui. Il avait à peine eut le temps de sortir de la corvette, Julian l'avait agrippé par les cheveux et l'avait pratiquement violé dans le parking de la résidence. Réaffirmant sa possession sur lui.
Et pour la première fois s'était installé à domicile.
Julian avait pris les choses en main, il louait les chambres d'hôtel pour Tony et ses flirts, ne rechignant jamais à la dépense. Il s'occupait des détails domestiques, la télé, la voiture. La gestion de l'argent.
Tony ne faisait rien. Retrouvant le soir son statut d'esclave. A peine la porte passée, son blouson enlevé.

Il redevenait Anton. La chose de Julian.
Il ne lui parlait que très rarement du bureau.
Préférant omettre les collègues.
Ne surtout ne pas lui donner d'autres moyens de pression sur lui.
Ne pas se lier au delà de la camaraderie.
Ne pas aimer de nouveau.
Ne jamais nommer Abby, Cait, le Bleu, Ducky.
Rester détaché en parlant d'eux. Il n'avait failli qu'avec Gibbs. Julian avait su.
Son instinct l'avait prévenu que son jouet s'était trouvé un autre propriétaire. Et Tony s'était retrouvé piégé une fois de plus.
Les photos de Gibbs dans son jardin, étaient venues s'ajouter à la collection de Tony.
A celles qu'au fil des mois et des années Julian lui avait donné.
Celles d'Emiliano, de Philly à New York, de bars en clubs, de déchéance en résurrection et qui avait déménagé à Baltimore.
Une par mois.
Et celles de Pio. De petites églises en petites églises. Le visage sombre et tourmenté pendant si longtemps. Les photos prises en pleine messe, au cours de matches de base ball avec les enfants des églises.
Si peu de sourires sur ce visage là.
Pas de pardon.
Pas de rédemption. Sur la dernière, il avait aperçu la fin du nom de la ville, sur un panneau.
"...llville"

Il n'avait pas cherché. Il s'était forcé à ne pas céder au piège que lui tendait Julian. Il avait résisté.
Mais même son obéissance inconditionnelle avait lassé Julian, et il avait commencé à devenir plus violent.
Son passage en prison lui avait redonné le goût de la domination par la force. Et il avait investi dans de nouveaux jouets.

Il avait réaménagé la chambre d'amis en dongeon. Faute de mot plus approprié. Crochets solidement fixés aux murs et au plafond. Lit stratégiquement placé pour pourvoir utiliser les poulies.
Chaînes et cuir.
Cravache et fouets. Paddle. Leg et ankle spreader.
Les menottes n'étaient plus un accessoire depuis longtemps. Mais un rituel.
Dildos. Cockring.
Imposant à Tony cette déchéance supplémentaire.
Le provoquant, l'attisant et le laissant au bord de cette jouissance qu'il abhorrait.
Contre son corps qui le trahissait en répondant à la demande de Julian.
Qui savait demander comme personne quand il voulait quelque chose. Et humilier Tony lui plaisait au delà de tout.
Finalement dans sa folie, la jalousie maladive de Julian avait protégé Tony du pire.
Pas de partie fine à plusieurs, pas de prêt à des amis, pas de prostitution.
Il avait été plutôt chanceux sur ce coup là. Avec le recul, il en remerciait sa bonne étoile.
Mais ça servait aussi la paranoïa de Julian.
Il préférait la discrétion de son appartement, et estimait que la fréquentation d'un flic ne serait pas très bien perçue dans le milieu qu'il fréquentait pour vivre.
Le milieu criminel n'aimait pas les alliances comme celle là et les relations master/slave dans ce genre n'était guère appréciées non plus.

Et voilà que maintenant, il n'avait plus que ça.
Plus de Gibbs. Plus de Pio. Plus personne.
Ces derniers temps, Julian était devenu violent. Vraiment violent. Il le frappait. Par plaisir et uniquement pour ça. Même pas de sexe. Enfin de moins en moins. Sauf cette dernière fois. Il n'avait réagi que par rapport à la présence de Gibbs, maintenant, Tony en était persuadé.
Il eut un petit rire amer.
Et tout ça pour rien.
Il ne savait pas ce qu'il avait fait, mais il savait que c'était à cause de quelque chose qu'il avait dit ou fait que Gibbs était redevenu le bâtard habituel.
Il avait réussit à traverser dix ans d'enfer sans autres dommages que ceux infligés à son égo et voilà qu'il tombait amoureux.
Pour la première fois.
Et contrairement à tout ce qu'il avait jamais pensé de lui même, et de ce qu'il vivait.
Il tombait amoureux d'un homme.
Le macho dans toute son ampleur. L'hétéro sans tâche et sans reproche. Marié trois fois et divorcé autant. Attiré uniquement par les jolies rousses.
Il ne rentrait dans aucune des catégories.
Il le savait pourtant.
Il n'aurait jamais dû espérer.
Il se donnait encore quelques jours et dès que le problème Ari serait réglé, il s'occuperait de son cas.
Il rechercherait Pio et Miliano.
Les mettrait à l'abri et abandonnerait.
Définitivement.

Il ne pleurerait pas. Il en avait assez de pleurer sur son sort.
Gibbs avait raison: sa vie privée ne regardait personne.
Et pourtant, il y avait une larme sur sa joue quand il s'endormit dans ce sous sol.
Entouré par l'odeur du bois et sous sa protection.
A elle.

*******

Le téléphone de Tony sonna et Jethro sursauta, il ne pensait même plus qu'il avait ce fichu engin dans ses affaires et il fouilla dans les poches de sa veste, accrochée dans l'entrée. Il s'attendait tellement a voir "Julian" clignoter, qu'il fut surpris en réalisant qu'il s'agissait d'une fille: "Paula".
Il hésita à répondre et au moment où il ouvrit le clapet, la communication fut coupée. Il referma l'appareil et le rapporta au salon. Le posant sur le bloc note qu'avait utilisé Tony un peu plus tôt.
Cait et McGee s'étaient rendormis. Et il n'y avait plus guère que Ducky et lui qui veillaient encore.

"C'était qui? Demanda le ME en faisant tourner son cognac dans son verre.
"Une des petites amies de Tony. J'ai répondu trop tard. Répondit Jethro en reprenant un vieux malt.

Le sourcil gris se leva et Ducky eut un air étonné.

"Trop tard? A moins que tu n'ai pas eu envie de répondre, c'est plutôt cela Jethro? Dit il à mi-voix.
"Ducky...
"Tu es vexé, Jethro. Tout simplement vexé, parce que Tony nous a annoncé qu'il aimait les hommes, chose que nous savions tous les deux, et qu'il a ajouté que tu ne rentrais pas dans ses critères de chasse.

Le regard bleu de ciel se cacha derrière des paupières fatiguées.

"Ducky... La voix était lasse.
"Jethro... La jalousie ne te vas pas bien, et la mauvaise foi non plus. Ne fais pas payer à ce garçon ce qu'il est. Même si il n'est peut être pas ce que tu aurais eu envie qu'il soit.

Le regard filtra sous les paupières.

"Tu peux réexprimer en langage commun?
"Tony est dans une relation avec quelqu'un. Bonne ou pas. Mais il n'est pas libre. Alors soit patient et ne soit pas désagréable avec lui. Il n'y est pour rien.
"Et cette fille? Grogna l'ex-marine.
"Jethro...
"Ok. Ok. Je suis peut être un peu vexé. Et un peu jaloux. Admit l'homme en avalant une rasade de whisky
"Bien. C'est déjà un premier pas. Alors, patience mon ami, patience.

Le silence était à peine perturbé par les respirations des jeunes gens endormis. Jethro tournait et retournait encore dans sa tête la conversation qu'il venait d'avoir avec Ducky, et parmi tout ce qu'ils avaient dit, la seule chose que n'avait pas exprimé le ME, c'était son étonnement.
Il lui avait semblé naturel que Jethro soit attiré par Tony.

"Pourquoi, Ducky?
"Pourquoi quoi?
"Pourquoi tu trouves normal que je sois attiré par Tony? J'ai jamais eu la moindre aventure avec un homme.
"Jamais?
"Jamais!
"Même dans l'armée?
"Surtout dans l'armée!
"Tu ne sais pas ce que tu loupes Jethro... Affirma le médecin avec un sourire malicieux.
"....
"A ce point là?

Jethro cligna des yeux et secoua la tête.

"Tu n'as pas dit ce que je crois que tu as dit?
"A ton avis?

Gibbs eut un ses rare vrai sourires, un de ceux qui éclairent son regard.
Et il se renversa sur son fauteuil. Les yeux au plafond. En pensant à Tony.
Qu'il avait blessé inutilement.

******

Une odeur de café frais vint chatouiller les narines de Gibbs et le tira du sommeil. Sur la table basse, à portée de sa main, un mug fumait.

Attablé et penché sur un ordinateur, son téléphone à l'oreille, Tony semblait travailler.
"...oui... D'accord
"...
"Ma belle, tu vas te souvenir de ta soirée longtemps, tu le sais???
"....
"Tu connais ce surnom??
"...
"Cait? Ca ne m'étonne pas! Dit il en éclatant de rire.
"....
"A samedi... Mon coeur. Fit il avant de raccrocher.

Il composa un nouveau numéro et continua ses recherches en même temps. Ses épaules étaient tendues.
"Julian?
"...
" Je suis toujours avec eux. Ca se passe bien. Et toi?
"...
"Bien.
"...
"A demain.
La voix n'était pas la même que deux minute auparavant, plus du tout enjouée, neutre, froide.

"Ton café va refroidir, Boss. Ajouta Tony après avoir reposé son téléphone sur la table.

Pas besoin de se retourner, il sentait le regard clair posé sur lui. Il essaya de garder le contrôle de sa voix. Ne pas montrer la douleur.

"Il faut qu'on retourne à la base, patron. On a rien et on ne va rien avoir, si on reste enfermés comme des rats de labo.
"D'accord, réveilles Cait et le schtroumph. On bouge dès que possible. Ordonna Gibbs en se levant.

Une heure plus tard environ, ils furent prêts à partir.
Tony avait vissé sa casquette sur sa tête et ne laissait passer son regard que par instants.
Emmitouflé dans son blouson, engoncé dans un col roulé. Le visage pâle. Renfermé sur lui même.

Ils avaient passé une journée épuisante, passant et repassant les indices au crible, la base, les détails sur le vol des missiles.
Puis l'idée avait jailli.
Gibbs avait lancé une remarque anodine sur la flotte en position et Tony avait réalisé.

"J'ai rendez vous avec Paula samedi. Avait il dit dans la voiture.
"Tony! Comme si c'était le moment de penser a une fille! S'était exclamé Cait.
"Paula est sur un navire qui revient d'une mission de deux mois en mer.
"Et ?
"Et ce même jour il y a cinq navires qui reviennent au port.
"La charge de C4 ne serait pas suffisante pour couler un de ces navires... Insista la jeune femme, ne comprenant pas ou voulait en venir son collègue.
"Non. Mais les quais seront pleins de familles venues accueillir les marins.
"Cible parfaite pour un pourri comme Ari. Approuva Gibbs. On a notre cible. A nous de trouver les terroristes.

Le samedi 24 mai, l'opération fut lancée, le FBI et l'équipe de Gibbs avaient localisé le commando terroriste, McGee essayait de reprendre le contrôle du missile, mais les fréquences foiraient les unes après les autres et il commençait à y avoir urgence. Gibbs, Cait et Tony montèrent sur le toit, essuyant les tirs des terroristes présents, et l'ordinateur de Tim fut une des victimes du tir de barrage. Il ne restait que peu de solutions et Gibbs utilisa la sienne. Simple et efficace: tirer sur la valise de commandement. Détruisant les coordonnées de vol du missile, le faisant tomber dans la baie.
Faisant échouer le plan d'Aswari.
Peut être.
Mais le coup de feu dirigé contre Jethro fut intercepté par Caitlin qui se jeta devant lui.
Son gilet pare balle la sauvant d'une mort certaine.

"Ca va Cait? Demanda Tony en la relevant, soulagé de voir qu'elle n'avait rien.
"Je viens de prendre une balle dans la poitrine DiNozzo, comment crois tu que j'aille? Gronda la jeune femme en se relevant lentement.
"Bon travail ma vieille. Dit le jeune homme en souriant.
"Il a raison Cait. Approuva Gibbs.
"J'aurais jamais cru entendre ça avant de mourri... Dit elle avant de s'interrompre brutalement et de s'effondrer.

Tony la regarda tomber au ralentit. Son visage couvert du sang de son amie.
Il croisa le regard perdu de Gibbs et réalisa que Ari avait gagné.
Il avait presque tué Gibbs.
Il avait tué Cait.

Il avait tué leur équipe.

Dans un brouillard d'habitudes bien rodées, Tony fit fonctionner sa radio:

"Agent à terre, Agent à terre, envoyez une équipe médicale.
"Elle est morte Tony. Dit Jethro d'une voix étranglée, il s'était agenouillé auprès de la jeune femme, il avait envie de caresser ses cheveux, de dégager son visage. Enlever le rouge qui coulait de son front. Ce trou circulaire qui brisait l'harmonie de son visage pâle.

La routine.
Ne pas penser, éviter de réfléchir, ne pas se dire qu'il est peut être encore là et qu'il n'attend que l'occasion de terminer son carton.
Regarder les infirmiers enlever le corps, essayer de ne pas vomir dans un coin, ne pas souiller une scène de crime.
Laisser une autre équipe prendre en charge l'enquête. Même Gibbs n'a pas réagit.
Il est resté assis sur une marche, les regardant sans les voir. Les autres.
Cait dans sa tête, cette seconde d'éternité où Ari la lui volée.
Avec le rire au bord des lèvres en parlant de Tony.
Qu'elle allait pouvoir mourir en paix maintenant qu'elle l'avait entendue approuver Tony. Mais pas si vite.
Pas de façon si injuste.

Et Jethro, Tony et McGee sont retournés au MTAC. En silence. Dans le bullpen, il y avait le directeur, les autres équipes.
Le silence là aussi.
Abby était assise par terre, dans les bras de Ducky. Elle pleurait doucement. Palmer ne savait pas quoi faire mais était là lui aussi.

"Gibbs... Dis moi que... Commença-t-elle en levant le regard vers lui.

L'agent aux cheveux gris secoua la tête et s'approcha d'elle, il l'aida à se relever et la serra contre lui quand les sanglots se firent déchirants.

"Shsh, Abby... Abbigail. Petite fille, je suis là... Chuchota-t-il à son oreille. Je suis désolé... Tellement désolé... J'aurais dû être capable de la protéger... Je suis désolé.

Tony était appuyé à son bureau, une boule au fond de la gorge, et quand elle disparut, il se retrouva à pleurer a son tour.
C'était tellement injuste.
Cait était morte.
Brutalement. Et le monde continuait à tourner.
Il pouvait l'avouer. Il adorait Caitlin. C'était une petite soeur comme il en rêvait. Hargneuse, irrévérencieuse, impossible. Mais avec un coeur gros comme ça. Et tellement d'amour à donner.
Il passe sa main sur son visage, pour essuyer les larmes et voit le rouge.
Il réalise qu'il doit avoir le sang de son amie sur lui. Il était derrière elle.

"TONY! Le cri horrifié d'Abby fait se tourner les regards vers lui.

Il le sait.
Il est couvert du sang de Cait. Il ne sait pas comment il ne s'effondre pas, mais cours au lavabos et fait couler fébrilement l'eau, passe ses mains sur son visage.
Frottant, sans regarder le miroir, frottant encore et encore, de longues minutes après que l'eau ne soit plus teintée de rose.
En pleurant comme un gosse.

"Anthony, Anthony... Mon garçon... La voix de Ducky le fait sursauter et il croise le visage ami dans le reflet du miroir. Je t'ai amené de quoi te changer. Dit doucement le doc en lui tendant un tee shirt.
"Merci Ducky.
Sans la moindre pudeur, Tony se défait de son blouson et de sa chemise blanche constellée de taches brunes. Il expose son torse encore largement marqué au regard du ME et enfile le tee shirt, appréciant de se retrouver propre de nouveau.

"Tes blessures sont en bonne voie de guérison, Tony. Tu prends toujours tes médicaments? Demande l'homme en se détournant
"Ca va Ducky... Je suis guéri. Ca va disparaître.

Le silence retombe entre eux, Tony se sent perdu. Il ne sait pas vraiment quoi faire.
Il devrait repasser chez Gibbs, ils y avaient encore leurs affaires. Et d'un autre côté il n'a qu'une envie c'est de se glisser sous les couvertures dans la solitude de sa chambre et d'essayer d'oublier.
Julian n'est pas là et il aurait cet espace dont il a besoin.

Il prends la décision et salue Ducky, ramasse son blouson et roule soigneusement sa chemise.

"Tu veux que je la fasse nettoyer?
"Non. C'est le sang de Cait. Je la garde. Elle sera un peu avec moi. Dit Tony en secouant la tête. Merci pour tout Ducky. Dis à Gibbs que je prends quelques jours. J'ai besoin... Je ne sais pas de quoi j'ai besoin, mais je dois le trouver tout seul. Ajoute-t-il en ouvrant la porte et en sortant.

Il est devant la porte de son appartement et hésite à introduire la clef dans la serrure.
Mais ou aller?
Il entre dans le salon et son regard fait le tour de sa cage dorée.
L'écran plat, les tableaux, le mobilier confortable et coûteux.
Il n'est pas chez lui. Il n'y a jamais été.
Il se rend dans la chambre et se déshabille, abandonnant ses vêtements par terre. Il se glisse dans les draps de lourd coton d'Egypte. Il se pelotonne et ferme les yeux.

******
Gibbs n'a pas réagi quand Ducky lui a annoncé le départ de Tony.
C'était fatal. Son équipe partait en lambeaux.
Le meurtre de Cait ne les rapprocherait pas. Il terminerait de les éloigner.
Jethro s'en voulait. Il aurait dû savoir que Aswari avait préparé cet attenta uniquement pour les attirer dans un piège. Et le piège était sur ce toit.
Il les attendait, au bout de sa lunette.
Il avait tiré sur lui, et Cait l'avait sauvé.
Et Ari avait abattu la jeune femme.

Dans le bullpen désert à cette heure, Jethro essayait encore de retrouver ses esprits. Il était choqué d'être à ce point choqué par ce meurtre.

"Gibbs?
"Monsieur le directeur?
"Rentrez chez vous. Vous n'avez rien à faire ici.
"Ma démission est toujours effective?
"Votre démission n'est jamais arrivée jusqu'à mon bureau Gibbs. Prenez, ainsi que votre équipe, quelques jours pour essayer de vous remettre de cette tragédie. Dit Morrow en se penchant vers lui.
"Je dois retrouver ce pourri et lui faire payer le meurtre de l'agent Todd, monsieur. Grogna Gibbs en se levant.
"Vous ne reviendrez au bureau que quand vous aurez passé un entretien avec le psy. Pas avant.

Jethro leva les bras au ciel et marmonna quelques chose qui avait à voir avec les psy et leur sexualité. Et Morrow eut un petit sourire. Si Gibbs sortait de sa léthargie. Ari allait avoir du soucis à se faire.

L'ex-marine avait retrouvé sa maison avec beaucoup d'émotion. Non pas tant par la demeure en elle même, que parce qu'il savait y trouver.
Le QG de leur opération contre Aswari. Les affaires de chacun des membres de son équipe.
Le sac de Tony, son ordinateur... Le costume et le pyjama de McGee. Le pull kaki et la mallette élégante de Caitlin. Il plia le pull et ouvrit le bagage, explorant d'une main légère les quelques affaires, il trouva un carnet de croquis dans le fond. Il ne résista pas au plaisir de le regarder, il savait qu'elle avait un bon coup de crayon et avait aimé les petites caricatures d'eux qu'elle avait fait.
Ces dessins là étaient d'une autre facture. Moins humoristiques, plus soignés. Il y avait des gens que Gibbs ne connaissait pas, mais à leur air farouche il devina la parenté avec sa Cait. Ses frères dont elle parlait avec la même affection exaspérée que quand elle parlait de Tony et Tim. Un chien, des chevaux. Un couple un peu âgé qui se dévisageait avec amour. Toni, la minuscule petite chienne bâtarde qu'ils avaient récupéré au cours d'une enquête.
Abby et son sourire. Ducky, dans ses bleus de travail. Même Palmer avait eu l'honneur de son coup de crayon. McGee et son regard encore souvent étonné.
Jethro hésita à tourner les dernières pages. Il devait y avoir un portrait de Tony quelque part. Et il ne savait pas si il avait envie de le voir.

"Allons, Marine, un peu de courage. Gronda-t-il en soulevant la feuille.

Lui.
Lui, Leroy Jehro Gibbs.
Les mains posées sur les joues de Tony quand il était revenu. Après son enlèvement. Quand il l'avait retrouvé dans les égouts. Avec Sacco.
Le regard de Tony qui s'était éclairé quand il lui avait dit qu'il lui était indispensable.
Le portrait parlait de lui même.
Tony était magnifique. Rayonnant.
Et lui même n'était pas si innocent. Il sentait encore sous ses doigts la douceur de la barbe de deux jours. La peau. Sa peau.
Le portrait suivant montrait un Tony comme ne l'avait jamais vu. Distant. Triste. Eteint.
Cait avait su capturer l'ombre autour de lui.

Le dernier dessin n'était pas terminé, il s'y reconnaissait, de dos, sa sempiternelle tasse de café à la main et l'esquisse de son bateau près de lui.

C'est cet ultime dessin qui lui fit monter les larmes aux yeux. Il avait résisté depuis des heures mais là ça débordait enfin.
Il se mit à pleurer.
Sur la tragique mort de Caitlin.
Sur la solitude qui le saisissait, dans ce dessin, il la voyait, comme une personne à part entière.
Toujours à ses côtés depuis la disparition de Kelly et de Shannon.
Cette solitude que Tony avait commencé à faire fuir.
Mais il n'était pas dans sa ligne de mire. Il l'avait dit et ça faisait toujours aussi mal de se le répéter.
Et sa façon de partir sans le prévenir, lui avait fait mal.
Il devait lui laisser de l'espace.
Tony en avait besoin, ses confessions, suivies par celle, bien plus involontaire, auprès du reste de l'équipe, avaient dû mettre sa pudeur à rude épreuve.
Inconsciemment, Jethro fit l'impasse sur les sentiments de Tony vis à vis de Cait et ne réalisa pas que son agent avait dû être dévasté par cette mort injuste. Sa presque soeur. Il les avait si souvent considérés comme ses enfants, de sales gamins insupportables. Mais qu'il aimait par dessus tout.
Et perdre Cait était comme perdre Kelly une nouvelle fois.
Il s'effondra, assis par terre, contre la banquette, la tête entre ses mains, il pleura longtemps.

******

Ducky avait invité l'équipe, il estimait que personne ne devait rester seul dans la douleur et Abby, Tim et Jimmy étaient venus. Mais Gibbs et Tony n'avaient pas répondu à leurs appels. Ca faisait une semaine que Cait était morte.
Sa famille était venue chercher le corps, ils avaient voulu un enterrement familial et avaient préféré ne pas avoir la présence des membres de l'équipe.
Leur donnant l'autorisation de se rendre sur sa tombe, plus tard.

Gibbs ponçait le bateau, buvant un peu trop de whisky entre temps. Et dormant en bas.
Il n'avait pas voulu être là quand les hommes du FBI étaient venus débarrasser la maison du matériel. Il avait attendu, mis les affaires de Cait dans un carton qu'il avait fait envoyer à sa famille, se contentant de conserver le carnet de croquis.
Il avait soigneusement détaché les dessins et les avait encadrés, puis accrochés sur les murs de la cave.
Cherchant à éloigner la solitude.

Jusqu'à la visite de Fornell.
Le seul qui avait osé s'aventurer jusqu'à lui.
Il avait fait comme toujours, il avait à peine frappé et était rentré, sachant parfaitement que Jethro ne l'inviterait pas à le rejoindre.

"Tobias...
"La porte était ouverte. Je suis entré.
"Trouvez d'autres prétextes.
"Votre équipe m'a demandé de vous retrouver et de vous ramener dans le monde des vivants.
"Ils savent où je suis. Non? Grogna Jethro en découpant une nouvelle bande de papier de verre.
"Ils le savent. Par contre, pas un n'aurait osé venir dans l'antre du fauve. Rétorqua Fornell avec une grimace. Ils se sont décidés à me laisser risquer ma peau tout seul.

Le regard que lui lança Gibbs était peu amène.

"DiNozzo n'a peur de rien. Même pas de moi.

Le silence de Tobias lui fit relever la tête et croiser le regard sombre de l'agent du FBI.
Tobias secoua la tête.

"C'est là que le bât blesse un peu. DiNozzo n'est pas revenu au bureau.

Le papier de verre tomba par terre lentement.

"Pas revenu au bureau?
"Non. Le reste de votre équipe est venue passer les tests psychologiques et ils ont recommencé à travailler. Sauf vous et lui. Et j'espérais, au vu de vos relations peu avant la mort de Todd, qu'il était ici avec vous et que vous vous consoliez mutuellement.
"Fornell!! Je ne me console pas avec DiNozzo! Il n'a aucune envie de se consoler avec moi non plus!

L'agent lui lança un coup d'oeil curieux.

"Quoi?
"Je me demande comment vous pouvez être un si brillant enquêteur et ne pas voir ce que vous avez sous le nez parfois...
"Vous m'énervez à dire des trucs pareils! Vous, Cait... Sa voix se brisa sur le prénom de la jeune femme.
"C'était une profileuse, ne l'oubliez pas.
"Et vous croyez qu'elle m'a profilé?
"Comme toutes les personnes qu'elle croisait. C'est un réflexe chez eux.
"Et?
"A vous de voir. J'ai pas les conclusions de ses observations, je me contente des miennes.
"Je vous hais Fornell. Gronda Gibbs en remontant les escaliers.

Avec un haussement d'épaules, Tobias emboîta le pas à l'ex-marine et retourna au rez de chaussé. Gibbs avait disparu au premier et l'agent du FBI se rendit à la cuisine, il fouilla dans les placards, trouva ce qu'il recherchait et mit la cafetière en route, il rassembla les affaires de Tony et celles de Tim dans un carton, récupérant quelques papiers épars et les ajoutants au contenu du carton.

"Vous vous recyclez comme homme de ménage Fornell? Demanda Gibbs en le rejoignant.
"Vous avez du café, répondit laconiquement l'homme en continuant son rangement.
"Je ne vous paierai pas.
"Gibbs, fermez là pour une fois et cessez d'être toujours contre les gens qui veulent vous aider. Marmonna Tobias.

Un mug apparut devant ses yeux.

"Café Fornell?

L'agent du FBI croisa le regard bleu et vit que c'était le plus près de ce qu'il
obtiendrait jamais comme excuse.

"Merci Gibbs.
"Merci à vous.
"Si vous tenez un tant soit peu à ce garçon. Nous devrions nous inquiéter.
"C'est un de mes agents. Fornell. C'est normal que je m'inquiète pour lui.
"Gibbs... Marmonna Tobias en buvant son café.
"On y va? Vous comptez vous installer ici?
Avec un soupir l'agent du FBI abandonna sa tasse et suivit Gibbs.

McGee fit un bond en entendant la voix de Gibbs.

"McGee! Pourquoi personne ne m'a prévenu que Tony n'était pas revenu? Aboya l'homme en sortant de l'ascenseur.
"Mais.. heu.. Patron., heu... vous ne répondiez pas au téléphone... patron.. Heu... Balbutia le jeune homme en rougissant.
"Fallait insister!
"Mais...Heu...
"Gibbs. Vous avez au moins cinquante messages sur votre portable. Je ne parle même pas de votre répondeur. Il a du exploser. Maugréa Fornell en enlevant son manteau.
"Fornell, vous allez me coller longtemps?
"Honnêtement?
"Oui!
"Oui. Tant que nous n'aurons pas de nouvelles de Tony. Je suis votre ombre. Et votre oxygène. Vous ne vous débarrasserez pas de moi. Je vous préviens.
"Vous êtes amoureux de lui ou quoi? Grogna Jethro en s'asseyant et en allumant son ordinateur.
"En plus, vous êtes stupide. Je vous l'ai déjà dit. Constata Tobias.

Cette fois le regard de Gibbs était assassin.
Il se connecta sur sa messagerie mail, sa boite accusait au moins soixante dix messages. Tous en provenance d' Abby. Il soupira et sans les ouvrir, supprima le tout. Il feuilleta les messages posés sur son bureau. La pile était, là aussi, assez impressionnante. Son regard se figea quand il vit: Julian, annoté sur un des papiers.
Il lut le message attentivement. L'appel datait du début de la semaine, trois jours après la mort de Cait.

Attn de l'Agent GIBBS
De: JULIAN

Tony a décidé de partir voir Paolino. Il préfère donner sa démission.
Il estime que sa vie avec lui est plus importante que celle avec vous.
Son courrier devrait vous arriver ce jour.


Jethro eut une impression sinistre d'un coup, il fouilla fébrilement dans son courrier accumulé sur un coin de son bureau, les lettres tombèrent par terre, sous le regard interrogateur de Tobias et Tim. Ses mains tremblèrent en prenant l'enveloppe sur laquelle il reconnut l'écriture de Tony.
Il la déchira et en tira un simple feuillet imprimé. La lettre de démission était claire et sans appel. Les explications, superflues, coïncidaient avec celles du message de Julian.
La signature sauta au visage de Jethro et il eut la certitude que c'était un faux. D'une façon ou d'une autre.
Tony n'était pas consentant quand il avait écrit ça.

Tony.D.DiNozzo.

Jamais il ne signait comme ça. Pas même ses courriers officiels. Soit Anthony DiNozzo, soit Tony, jamais ce mélange des deux.
Même son initiale au milieu. Jamais.
Il était dans de sérieux emmerdes si il avait lancé un appel au secours pareil.
Et ça faisait quatre jours qu'il avait appelé à l'aide.
C'était peut être trop tard.

"Fornell! McGee! On va chez Tony! Cria Gibbs en courant vers l'ascenseur.
"C'est parti!

Dans la voiture, Gibbs lança son portable à Fornell, qui le récupéra juste une demi-seconde avant qu'il ne passe par la fenêtre.

"Lancez un mandat contre Julian...Juan..esteban, voyez avec Abby, elle sait de qui je veux parler.
"Un mandat? Vous allez nous expliquer?
"Plus tard.

Avec un soupir, Tobias appela Abby.

"Gibbs!!!! Répondit elle en hurlant au vu du numéro de téléphone.
"Non, c'est Fornell. Sciuto, votre patron demande que vous me donniez les coordonnées d'un Juan Esteban Julian, un truc dans ce genre.
"Juan Esteban dit Julian, de son vrai nom: Txiomin Ramon Dos Santos. Né le 20 janvier 1953 a San Sebastian, Espagne. Arrivé aux USA le 18 septembre 1984. Mandat d'arrêt international aux fesses. Interpol le recherche pour meurtre.
"Et c'est un copain de DiNozzo? Marmonna Fornell.
"Je crois pas, Agent Fornell. lança Abby, d'une voix peu amène. Mais y a que Gibbs qui sache qui il est.
"Sciuto. Je ne suis pas forcement votre ennemi. Soupira Tobias.
"Je vous aime pas.
"Je sais. C'est mon grand fardeau dans la vie, je suis détesté par le NCIS.
"Uniquement parce qu'on peut pas vous faire confiance, dois-je vous rappeler... Commença Abby en colère.
"Vous faites confiance à votre ami Tony?
"Oui pourquoi?
"Il me fait confiance, lui. Et votre chef aussi. Faites un effort Sciuto. Lança Tobias en raccrochant.

Il appela sa propre équipe et lança le mandat d'amener contre le Juan en question. Espérant que suivre l'instinct de Gibbs ne serait pas stupide.

La voiture garée sur le parking, les trois hommes en jaillirent comme des diables de leur boîte. Arme au poing, ils montèrent les escaliers quatre à quatre.
Gibbs frappa, tout en étant persuadé que si Tony avait filé retrouver son amour de jeunesse, Julian n'avait pas dû rester sur place à pleurer son amant disparu.
Le scénario, même dans sa tête, était hautement improbable, pas avec les confidences de Tony. Pio n'était qu'un ami. Il le lui avait dit. Et Tony ne mentait jamais.
Mais il avait peut être eu de ses nouvelle et avait volé à son secours, ça, c'était nettement plus probable.
Le silence, répondit à ses coups. Il extirpa sa trousse et crocheta la serrure. Ils entrèrent en décalé, chacun couvrant celui qui le précédait. Ils firent le tour de l'appartement, rien. Personne.
McGee ouvrit les placards, et les deux autres agents examinèrent les autres pièces.

"Si Tony est parti patron, il est parti avec pas grand chose. Je connais pas sa garde robe complète, mais il ne manque rien, à première vue.
"Rien?
"A vrai dire... On dirait que quelqu'un a emporté ses affaires, mais pas celles de Tony... Vous comprenez?
"Ouais. Cet enfoiré a mis les voiles. Constata Gibbs.

Fornell était dans le salon et son regard en faisait le tour. Pas de traces de lutte, rien de dérangé. Si il n'avait pas une aussi grande confiance en l'agent du NCIS, il aurait fait demi tour depuis un moment.
Gibbs pensait que Tony avait de sérieux ennuis, alors il restait.

"Gibbs!
"Quoi?
"Vous trouvez pas qu'il est bien long ce couloir? Par rapport aux pièces qui y débouchent? Dit l'agent du FBI en cherchant des yeux une quelconque ouverture dissimulée quelque part.
"McGee! Cherchez de votre côté! Quitte à démolir les murs si il faut! Gronda Gibbs en se mettant lui aussi à chercher.

McGee explorait la chambre, Gibbs le couloir, frappant contre la cloison, cherchant un bruit indiquant un creux.

"Je trouve rien patron! Cria Tim.
"Moi, non plus Jethro! Renchérit Fornell.
"Continuez!

Gibbs retourna dans le salon et se mit avec Fornell, ils cherchaient sur le seul côté plausible. Mais le mur sonnait plein. Pas de porte dissimulée, rien.
Ils en venaient à croire que c'était un caprice de l'architecture de l'appartement quand McGee cria victoire.
Dans un des placards il y avait une poignée et le meuble entier bougeait, coulissant sur un rail, dévoilant une porte.

"Restez là. Je passe le premier. Ordonna Gibbs en sortant son arme.

Les deux hommes se mirent en couverture et Jethro ouvrit la porte, il fit un
pas à l'intérieur et resta figé par ce qu'il voyait.

"Gibbs?

Il se tourna vers eux et leva son arme sur Tobias.

"Je vous interdis de rentrer dans cette pièce. J'hésiterais pas à vous tuer si vous venez. Appelez Ducky. Et montez moi le matériel McGee. Appareil photo, gants. La voix de Gibbs était glaciale.

Les deux agents reculèrent de quelques pas, Fornell lui même ne regimba pas. Il attendit que McGee sorte et soutint le regard de Gibbs.

"Allez-y, tirez moi dessus. Mais je ne vous laisserais pas tomber maintenant.
"Je...Je... Je ne veux pas que vous le voyez comme il est. Il n'aurait pas voulu...
"Gibbs, gronda Fornell, vous essayez de me dire que Tony est là dedans et qu'il est mort? C'est ça? Vous n'avez même pas vérifié.

L'ex-marine rengaina son arme et secoua la tête.

"Vous avez raison, mais... C'est pas beau à voir.

Gibbs entra dans la pièce et laissa Fornell le suivre.
Il y avait un corps exposé, bras et jambes attachés, spread eagle.
Ankle et leg spreader.
Les chevilles liées a une barre d'acier par de lourds bracelets de cuir. Les genoux aussi. La position était une torture pour celui qui la subissait. Il était incapable de resserrer ses jambes, ni d'alléger la pression sur ses pieds.
Les bras étendus et liés eux aussi, à de solides anneaux fixés au plafond. Les poignets avaient saigné, et des traînées brunes avaient coulé le long des bras. Les épaules formaient un angle à hurler avec le torse.
Le visage était masqué par bandeau de cuir qui descendait au ras du nez et un gagball, maintenait la mâchoire ouverte.
Et le corps semblait décoré.
De la peinture, des dessins. Mais en y regardant de plus près, ce n'était pas de la peinture, c'était son sang qui avait coulé.
Julian avait entouré les membres écartelés, de lanières de cuir. Sur les bras descendaient des croisillons fins, et dans les entrelacs, on pouvait voir de petites coupures, du sang marbrait le cuir. Sur les jambes, il y avait un dessin différent, mais toujours ce sang. Brun. Sec depuis des jours.
Les diaboliques petites pinces argentées sur le bout des seins. Eclairs de lumière sur les sombres dessins. Toujours ce cuir. Omniprésent. Ciselant le corps, soulignant ses courbes.
Encore un engin de torture sur le sexe tendu. Le cockring de cuir.
Le regard ne savait ou se poser, la tête pendait en avant. Le corps était immobile.

Le souffle de Fornell se bloqua dans sa gorge.
Il ne s'attendait pas à voir Tony dans un tel état. Comprenant la réaction de Gibbs quand il l'avait menacé.

"C'est une scène de crime Fornell, ne bousillez pas tout. Dit il en entrant et en se dirigeant vers le corps supplicié.
"Ouais, mais là on connaît les empreintes et le coupable, y a pas grand chose à préserver.
"Mouais.Tony? Tony... Murmura Jethro en hésitant à poser ses doigts sur la carotide du jeune homme. Il avait tellement peur de ne rien sentir, qu'il agissait en dépit du bon sens. Il sentit un battement, faible mais présent. Le soulagement qu'il ressentit lui fit fermer les yeux et murmurer un merci à un dieu quelconque.

"Il est en vie Fornell.
"Je vous l'avais dit. Il est résistant.

Gibbs avait envie de détacher le jeune homme, mais il lui fallait prendre les photos et si Tony était attaché depuis plusieurs jours, il avait peur de lui faire encore plus de mal en le détachant sans précautions.

"Patron! J'ai... Lança McGee en entrant dans la pièce, il devint silencieux en voyant le corps.
"Donnez moi l'appareil, Fornell et vous, voyez ce que vous pouvez trouver.

Gibbs prit les photos dont il avait besoin en quelques secondes et enleva enfin le bandeau de cuir sur le visage de Tony.
Il regarda les pupilles, dilatées. Le jeune homme était drogué. Ce qui expliquait son apathie depuis que les hommes étaient entrés dans la pièce.

"Jethro mon ami, nous som... La voix de Ducky se tu. Mon dieu... Anthony... Que t'a t-il fait?
"On peut le détacher Ducky? Demanda Gibbs doucement.
"Avec précaution Jethro, avec beaucoup de précautions, j'ai bien peur que ses épaules et ses hanches ne soient en mauvais état. Monsieur Palmer! La civière! Vite!
"Fornell, venez nous aider. Demanda Gibbs en s'agenouillant et en essayant de détacher les bracelets de cuir.

Il y avait de petits cadenas à chaque entrave et Jethro sortit sa trousse magique, il défit les cadenas pendant que Fornell se chargeait d'ouvrir les attaches. Ils enlevèrent les deux barres qui maintenaient les jambes écartées.
La civière était arrivée et Ducky après avoir soigneusement examiné Tony, donna son accord pour que les deux hommes défassent les entraves de ses poignets.
Ils se mirent à quatre pour soutenir le corps de Tony alors que Jethro terminait de le détacher. Lui arrachant, malgré les drogues, un hurlement de douleur. Un éclair de souffrance passa dans le regard vert et Tony perdit conscience.

"Tony! S'exclama Gibbs en le voyant tourner de l'oeil.
"C'est mieux pour lui, Jethro. Dit Fornell en défaisant les straps du gagball.
"Attention, Tobias. L'arrêta le médecin. Sa mâchoire va être douloureuse elle aussi. Distendue comme ça... Il va y avoir des crampes. Alors, faites attention.
"On enlève le reste des... des décorations... Demanda McGee en reprenant l'appareil photo.
"Prenez un maximum de clichés le bleu, et vous Tobias, dites moi ce que vous avez trouvé.
"Bien Patron.
"Fornell?
"Gibbs?
"Qu'avez vous trouvé?

Tobias ne répondit pas et l'agent du NCIS croisa son regard.

"Qui y a t-il?
"Regardez autour de vous Gibbs. Lui conseilla l'homme.

Jethro oublia un instant son ami couché sur la civière et regarda autour de lui. Les murs de la pièce étaient couverts de photos. Tony. Sur chacune d'entre elles. Dans toutes les positions et dans tous les stades allant de la domination à la torture. Pas une n'exprimait une once de plaisir. Dans ce pèle mêle dément, Jethro remarqua les photos les plus anciennes. Un Tony plus jeune et visiblement terrifié parfois. Des centaines de clichés.

"Il est cinglé.
"Il y avait ça pour vous.

Fornell lui tendait un Dvd et une enveloppe.

"Cher Jethro,
Vous me permettez cette petite familiarité n'est ce pas? Puisque nous partageons Anton, il est normal que nous soyons moins formels l'un envers l'autre...
Je vous ai laissé un petit message. Allez dans le salon et mettez le Dvd en route.
A tout de suite.

Julian


Gibbs jeta un dernier regard à Tony, couvert d'un drap et surveillé par Ducky.
Il se rendit avec Fornell dans le salon et il laissa l'agent du FBI, mettre le Dvd en marche.

"Nous revoici face à face, Jethro. Dit Julian d'une voix amusée, il était assis sur le canapé de cuir.Si vous êtes là, c'est que vous avez enfin compris que jamais Anton ne pourrait partir. Par contre... C'est qu'il est trop tard. Je ne partage pas mes jouets, Jethro. Je les jette quand ils ne me plaisent plus. et Anton ne me plaît plus. J'ai trouv... Mais, laissons ça, je suis persuadé que vous n'êtes pas intéressé par moi. Mais plutôt par mon petit garçon. Alors, venez, je vais vous faire visiter...

Julian disparut et la caméra bougea, il fit le tour du salon et se rendit dans la chambre.
Il entra dans la salle de torture, Tony était allongé sur le lit, Bras et jambes écartés. Nu.
Il bougea à peine quand l'homme entra dans la pièce.

"Anton? Fais un signe à ton ami Gibbs... C'est pour lui que je te filme.
Même le nom de Gibbs ne lui arracha pas de réaction. Excepté qu'il ferma les yeux, comme prêt à abandonner.
Un reflet sur sa joue et Jethro réalisa qu'il pleurait peut être.

"Alors, Agent Gibbs. Je vais vous montrer comment on punit un esclave qui a désobéi à son maître. Mais je pense pas que vous puissiez en faire autant.
Pas avec lui.
Il le sait.
Je vais le tuer.

La caméra se posa et on revit Julian dans le champ, la vue sur DiNozzo était imprenable, l'endroit était étudié depuis longtemps.

"Vous allez adorer... Promit l'homme en s'éloignant avec un sourire vicieux.


Le film durait encore une bonne heure, mais Fornell bondit et éteignit le lecteur en voyant les premiers coups de cravache tomber. Et les cris de Tony bloqués par le gagball.


"Fornell!
"On aura le temps de mater ça plus tard. Il faut trouver des indices, savoir où est parti cet enfant de salaud et le trouver. On le repère et on vous le laisse. Juré.
"Tobias... Marmonna Gibbs.
"Venez Gibbs. McGee! Vous avez quoi? Demanda l'agent du FBI en s'éloignant dans le couloir.

La civière passa devant lui, le visage de Tony était pâle et ensanglanté, les commissures de ses lèvres craquelées, son nez pincé, il avait du mal à respirer.

"Tu l'emmènes où Ducky?
"Une clinique privée. Chez un ami à moi. Je ne pense pas que Bethesda soit une option.
"Bien. Je vous rejoins au plus vite.

Jethro se pencha vers le jeune homme et effleura sa joue du bout de ses doigts.

"J'arrive Tony... Je te promets que j'arrive... Murmura-t-il.

L'estomac au bord des lèvres il regarda la civière s'éloigner.
Le jeune homme hors de sa vue, son cerveau se remit à fonctionner normalement et il retourna aider Fornell.
Même si son esprit commençait à effectuer une sélection dans les gens sur qui il pouvait compter en cas de besoin.

"Maï Lune, la copine SinoGoth d'Abby. Spécialiste en chimie et en destruction de déchets.
Cybélian, un de ses anciens commandos, qui avait plus ou moins viré mercenaire et tueur à gage.
GredW, le grand noir qui avait été dégradé et jeté de l'armée après avoir tué à mains nues un barbare de la même espèce que Julian. Après l'avoir privé de son équipement de base, anatomiquement parlant.
Abby, Ducky et lui... Ce serait suffisant.

********

Bon. Evidement c'est pas le dernier chapitre, je fais toujours trop long, mais bon... Quand on aime on ne compte pas.

Pour mes fidèles lectrices que j'ai recruté, j'espère que vous me faites confiance. Je vous ai mijoté du top.

Onarluca, tu arriveras plus tard, je ne t'ai pas oubliée.

Je vous bise toutes et vous adore.

Bisousmouchous.
You must login (register) to review.