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DISCLAIMER: Je me tue à le répéter, mais s'il ils étaient à moi, ils n'auraient pas beaucoups de temps libre pour travailler... Et moi je serais riche. Sauf pour les tueurs, le prêtre, le salaud et les Italiens.

Rating: M- mais on garde toujours le plus haut rating, sait-on jamais...

Le sel de ma vie: Merci de votre aide les filles...

Note de l'auteur: BDSM, enfin, encore un peu peut être, mais ça va aller en s'arrangeant. Heu... Sauf pour Julian.

***********

Tony et Shannon

****


Gibbs s'était endormi dans la chaise de plastique, près du lit de Tony, ses doigts enlacés avec les siens.
Il avait posé sa tête sur le matelas et révait à un Tony insolent, ironique et facétieux.

Un Tony qu'il pourrait punir d'un baiser s'il en avait envie.

Punir.

Un mot qu'il ne lui dirait pas de sitôt. Il avait peur que le jeune homme ne soit à jamais sevré de punitions et de soumission.

Et depuis quand il avait envie de l'embrasser?

Depuis quand tout le monde autour de lui en savait plus sur lui, que lui même.
Et depuis quand tout le monde en savait autant sur les sentiments de Tony à son égard?

Jethro ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, ces dernières semaines avaient été intensément éprouvantes pour lui. Il avait dû gérer un maëlstrom de catastrophes qui ne lui avaient pas laissé de répit.
La peste que Tony avait contracté, le retour d'Ari, la révélation des tortures de Julian, la mort de Cait.

La récupération in-extrémis du jeune italien.
Seul point commun à tout ça: Tony.
A la fois fort et fragile.
Demandeur et protecteur.
Irréductiblement présent et indiscutablement discret.
Secret.

Et insensiblement il avait sombré, il avait été attiré par lui comme un papillon par une flamme et avait pensé s'en sortir sans trop de dommage, quand il avait entendu qu'il ne l'intéressait pas, en s'éloignant de lui même.

Il n'avait pas compté avec la sensibilité de Tony. Quand il avait cru qu'il le laissait tomber.

Il le sentait. Les images sur le film montrait cela. La décision d'abandonner. Il le lui avait dit si peu de temps auparavant. Qu'il ne résisterait plus très longtemps. Qu'il passerait la main. Et la mort de Cait avait enclenché le processus, ça, plus la froideur dont il avait fait preuve envers lui, lui affirmant que ses confidences n'étaient pas importantes. Qu'il n'avait été là que comme un collègue comme les autres, un petit peu plus détendu quand ils étaient seuls, mais pas l'ami qu'il se vantait être pour lui.

Le blessant inutilement, il avait vu son regard meurtri quand il l'avait renvoyé dans ses bases.

"Jay??
"Shan?


La voix douce qu'il entendait ne venait de nulle part ailleurs que de son imagination, il la laissait lui parler parfois, quand il ne savait pas où il en était, elle le sortait de certains mauvais pas.

"Jay...

Dieu qu'il aimait quand elle disait ça, il n'y avait eu qu'elle qui ait le pouvoir de le faire frissonner avec trois lettres.

"Daddyluv... Ajouta une voix enfantine.
"Hey, chipmonk...
"Dis, Dadluv, il va dormir longtemps Tony?


Jethro soupira

"J'en sais rien ma Kelluv, il doit dormir, il est...

La pensée s'interrompit, comment dire à une petite fille de six ans, morte depuis quatorze ans, que l'homme allongé a été battu et que si il est là, c'est que la mort n'avait rien à faire dans ce coin de Washington ce jour là?

"Ma chérie, ton père ne sait pas, dit Shannon doucement, Tony est brisé et il doit se réparer. Et se réparer ça prend du temps.
"Mais Mummyluv, objecta la petite fille, Daddy va rester avec lui? Même si c'est long, n'est ce pas Daddy? Tu vas rester avec Tony et l'aider à se réparer? Hein?
"Promis Kelly. Je ne vais pas le laisser.
"Et tu vas le réveiller comme le prince dans la belle au bois dormant?
"Comment?


La petite voix se fit conspiratrice et murmura au creux de son oreille:

"En lui faisant un bisou? Hein Dadluv, tu vas le réveiller comme ça?
"Ma Kelluv, je ne crois pas que ce soit une bonne idée, Pensa Jethro.
"Moi je sais qu'il se réveillera avec un sourire si tu lui fais un bisou. Affirma la petite fille.
"Shannon... Dis moi que c'est une idée idiote.
"Jay... Laisses toi séduire. Peu importe le genre, c'est l'amour qui compte. Et tu l'aimes déjà.
"Shan...
"C'est un gentil garçon, il ne te fera pas de mal. J'ai confiance en lui. Chuchota la voix de sa femme adorée.
"Shan...
"Moi je l'aime Tony, affirma Kelly. Il sera un peu un autre papa si tu veux. Tu pourras lui dire pour Mummy et moi.
"Kelluv...
"Tu devras le lui dire, Jay. Laisses le t'aider. Dit Shannon très doucement. Laisses le t'aimer.
"Shan...



"Shan? Marmonna Jethro en secouant la tête, essayant de se réveiller.

C'était la première fois qu'il avait ce genre de conversation avec Shannon et Kelly, ailleurs qu'à la maison.

Il lui fallait une demi bouteille de whisky et s'installer devant elle, la coque de ce bateau fantôme, la KelShan, pour que ses filles viennent lui parler.

Un rituel bien établi. Qui partait en vrac visiblement. Voilà qu'elles venaient dans son sommeil...
Elles venaient pour Tony.
Plaidant pour lui. Alors que sa cause était gagnée d'avance,

c'est la sienne qu'il n'était pas certain de pouvoir défendre.

Rien n'excusait son comportement imbécile.

La culpabilité au souvenir de ce morceau de papier négligemment plié qui était tombé sur le parquet de sa chambre quand il avait enfilé le pantalon de sport gris.

Il l'avait récupéré et déplié, il s'agissait du casier et de l'avis de recherche d'Interpol de Julian.
La feuille que lui avait donné Abby ce dernier soir dans sa maison. Qu'il avait obstinément refusé de lire.

Il avait pâli au fur et à mesure de sa lecture. Il avait envoyé Tony à son bourreau alors qu'il aurait pu lui épargner ce supplice.

-Avis de Recherche Interpolices

Txiomin De Santos

Alias Juan Esteban, alias Julian Smithers, alias Ernst Wolden...

Recherché par les polices d'Espagne, de France, d'Angleterre.
Pour les crimes et délits suivants:
Tortures et actes de barbarie sur mineur, ayant entraîné la mort.
.... Dans le compté du NewHampshire en 1980
Meurtre au second degré sur la personne de Steven Matiews. Vers Marseille, en France.
Mise en esclavage sur la personne d'un jeune homme, torturé lui aussi.


Ces faits là lui sautèrent au visage, mais la liste était longue et couvrait aussi la période pendant laquelle il avait été avec Tony.

Il n'avait pas limité ses choix au seul jeune policier, il se diversifiait.
A ses divers crimes, il ajoutait le trafic de drogue, sous toutes ses formes. Il était assez bien placé dans la hiérarchie d'un cartel local.

Sa condamnation, qui avait valu à Tony de venir à DC, avait été motivée par une dénonciation anonyme.
Mais les charges avaient été suffisamment légères pour ne pas justifier plus de cinq ans de prison.
L'homme semblait protégé.

Mais Jethro avait été malade en se disant qu'il avait eu les faits sous la main et qu'il n'avait rien fait.
Et la satisfaction de savoir qu'il avait lancé les tueurs à ses trousses ne l'avait pas soulagé pour autant.

Il avait préparé un petit sac, y avait glissé les lettres de Pio et était parti pour la clinique. S'installant au chevet de son Tony. Il avait demandé... Non, ordonné qu'on lui installe un lit proche du sien. Et avait pris ses quartiers dans la chambre.

Il avait classé les lettres par dates, sur certaines, les villes avaient été soigneusement raturées par du feutre noir. Julian n'avait pas souhaité que Tony soit capable de retrouver Pio si il était tombé sur ces lettres.

"Moi non plus, je vais pas pouvoir le retrouver... C'est un salaud et un monstre. Pas un con non plus. Pensa Jethro en prenant la première lettre.

Son coeur battait la chamade.
Cette lettre là, allait être dure à lire, il en était certain.
La première après le baiser.
Les explications de Pio...

Il l'ouvrit et en commença la lecture à haute voix directement. La main de Tony dans la sienne.

"Anthony, Tony mon frère,

Je n'ai pas eu le courage de te voir et j'en suis désolé.
Mais en ta présence, je me pose des questions qui ne sont pas compatibles avec mon sacerdoce. Je suis complètement bouleversé par ta voix, par ton regard.
Je suis tellement désolé que nous ayons franchis ces limites qui séparent amitié et amour? Le mot amour me semble trop fort, quoique celui que j'éprouve pour toi soit fraternel, et uniquement fraternel.

Je relis ma phrase et je dois convenir que je me mens. Et je te mens aussi.

L'amour que j'éprouve pour toi est tout sauf fraternel.
Je le crois du moins. Mais comment un prêtre peut il apprendre ce qu'est l'amour? Les sentiments que j'ai pour toi ne sont pas les mêmes que ceux que j'éprouve pour mon Dieu. Et pourtant...
Tony, j'ai besoin de temps.

Je m'excuse encore de t'avoir poussé à ce geste malheureux. Mais sois patient, dès que j'aurais retrouvé la raison, je reviendrais vers toi.

A bientôt.

Ton Ami, Paolino."



La voix cassée, Jethro, serra la main inerte, dans la sienne.
Pio avait été bouleversé par l'apparition du désir charnel dans sa vie, et c'est Tony qui en avait été le déclencheur.

Il le savait.
Il espérait juste que le prêtre n'avait pas compris. Mais ce n'avait pas été le cas.

Les lettres suivantes, régulières, une par semaine, expliquaient les progrès de Pio vers la rédemption.

La seule demande, toujours la même, formulée au bas de la lettre, après la signature de Paolino: Tony, réponds moi, je t'en prie, dis moi que tu ne m'en veux pas...

Les mois passés à demander pardon, à expliquer que partir devenait nécessaire puisqu'il ne voyait plus Tony. Qu'il avait réussi à gâcher la vie de son ami et leur amitié.

Il avait donné la date.

Avait attendu que son ami vienne le chercher à la gare. L'empêche de partir. Lui signifiant qu'il lui avait pardonné.
Mais rien.

Le silence de Tony ne l'avait pas retenu d'écrire. Il lui racontait ce qu'il se passait dans sa vie, petits événements quotidiens. Petites joies et grandes peines.

Il avait abandonné sa question, il demandait plus rien à Tony, se contentant de lui faire partager sa vie. Comme si il n'y avait rien eu.

Puis les lettres s'étaient faites moins nombreuses, toujours régulières, mais mensuelles, plus hebdomadaires.

L'une d'elle toucha Jethro particulièrement:

"..... Mon Tony, je suis à la croisée de certains chemins, je ne sais plus quoi faire, j'aurais besoin de ton aide, de ta présence, je pense souvent à ce que, toi, tu aurais fait à ma place. Et ce soir la question qui se pose est terrible.
Ce n'est plus la question de savoir si la chair est plus forte que l'esprit.

Avec les confidences que je ne t'ai pas faites et qui feraient rougir un bataillon de nones, je ne rentrerais pas au Paradis sans une sérieuse explication avec mon maître.

Mais la question qui me pose tant de problèmes est la suivante:
Le suicide étant un grave péché, me sera-t-il possible de laisser le soin à un autre d'ôter ma vie de ce corps?

Mais le fait de faire commettre un péché à un autre est il aussi
grave que de se supprimer?

Questions existentielles s'il en est, non?

Tu me manques tellement mon petit frère. Tu aurais su me faire réfléchir à ma question stupide. Tu aurais su remettre du plomb dans ma cervelle. Tu m'aurais fait rire.

Petit frère, j'ai besoin de toi.

Paolino.



"Pio... Murmura Jethro. Tenez bon. Je vais vous le ramener votre ami. Votre petit frère.

Les lettres suivantes témoignaient que le prêtre n'avait pas cédé à ce mouvement de désespoir et était toujours en vie. Mais où et dans quel état?

Gibbs se prit à envoyer une prière à celui qui veillait peut être sur Tony.

"Faites qu'ils le retrouve. Je vous en prie.

******


Cybélian tournait et se retournait sur son lit, le sommeil le fuyait et c'était foutu. Une lampe de chevet s'alluma, il vit la jeune grecque le regarder fixement.

"Désolé. J'voulais pas te réveiller.
"Je dormais pas.
"Tu devrais. On va avoir du boulot demain. Grogna le bond.

Elle s'assit au milieu de son lit et le dévisagea encore, sans prononcer le moindre mot.
Avec un soupir, Cyb s'assit lui aussi.

"Du mal à dormir Monsieur? Dit elle.

C'était drôle, ils partageaient la même chambre, sans la moindre équivoque, sans le moindre problème et pourtant Cyb sentait les ennuis se pointer. Croiser le regard de la fille lui faisait des trucs à l'estomac.

"Ouais... Un peu...
"Notre affaire?
"Oui et non. Marmonna l'homme.

La jeune femme entoura ses genoux de ses bras et posa son menton là, fixant toujours le commando sans parler.

"Bon, OK, c'est cette histoire qui m'empêche de dormir... C'est un tel gâchis.
"Quoi donc?
"Tony.
"Vous vous connaissez bien?

Cybélian allongea ses jambes et s'appuya à la tête de lit. Il secoua la tête.

"Non. je le connais à peine, on s'est rencontrés deux-trois fois...
"Deux-trois fois, ce n'est pas à peine, vous savez?
"Ok. Mettons que je le connais suffisamment pour être malade de rage.

Le silence d'Artémis lui fit regretter sa brusquerie.

"Désolé Miss.
"Expliquez moi. Demanda-t-elle en souriant à peine.
"C'est long. Et un peu compliqué. Répondit Cyb en hésitant.
"On a toute la nuit, vous savez. Et la vie entière si il le faut. Ajouta-t-elle, songeuse.

Il lui lança un drôle de regard.
Se pourrait-il qu'elle aussi ait ressentit cette attraction envers lui?
Ils s'étaient mutuellement choisis compagnons d'aventure.
Quand il s'était agi de répartir les missions, ils s'étaient compris d'un seul regard et Cyb l'avait désignée du doigt.

"Elle. Avec moi. Maï avec Gred. Avait-il ordonné.

Personne n'avait protesté.
Quand Gibbs avait cédé ses prérogatives, c'est Cyb qui avait été le leader logique. Même Gred avec ses quinze ans de plus, comme il se plaisait à le rappeler, avait trouvé l'arrangement naturel.
Et puis la chinoise l'avait fasciné. Ca l'avait arrangé.

"Allez-y Monsieur. Dit encore Artémis en croisant son regard sombre.
"On partage la même chambre, tu sais, alors, appelles moi Cyb et ne me vouvoie pas. J'ai l'impression d'être un vieux.

Le sourire timide se fit plus franc et le regard brun pétilla.

"D'accord, Cybélian.

Son nom dans la bouche de la jeune femme le fit frissonner. Il toussota pour chasser la gêne, et entreprit d'expliquer certaines choses.

"Tu sais, Gibbs et moi on se connaît depuis un sacré bail. Presque vingt ans. Je venais de m'engager et j'étais dans un bataillon de marines tout ce qu'il y avait de plus classique. Combat et arts de la guerre.
J'aimais les armes. Et se battre pour son pays. J'étais jeune et idéaliste. Mais j'étais bien.
Au cours d'une mission d'entraînement, j'ai réussit à échapper au groupe adverse. Grâce à une chance insolente et à des trucs lus un peu partout.
On est venu me recruter dès le lendemain. Pour les commandos. On m'avait trouvé "pas trop mauvais" et on me donnait une chance de pouvoir faire mieux.

Mon chef de section m'a poussé dans cette voie.
J'y suis resté.

J'ai fait connaissance du Sergent Gibbs un soir, avec mon groupe, nous étions en déplacement sur une autre base et en allant boire un coup au mess, on est tombé sur une bagarre.
Ne connaissant personne, nous sommes restés à l'écart, les gars étaient une bonne quinzaine, à se taper dessus à qui mieux-mieux. Mais quand les MP sont arrivé, revirement de situation, les deux camps se sont alliés et sont tombé à bras raccourcis sur les deux policiers.

Vraiment salement.
Et on a bougé.

On est intervenus pour sortir les deux gus des pattes de leurs agresseurs. Quelqu'un d'autre a appelé des renforts et c'est devenu surpeuplé.

Jeremiah a embarqué le MP et je me suis chargé de Gibbs. Il a cru que j'étais un ses agresseurs et a manqué m'assomer, mais je lui ai sauté dessus et dans l'état où il était, j'ai eu le dessus.
La police a embarqué tout le monde sans dicernement.

Par chance, on nous a mis dans des cellules différentes, sinon je crois que la nuit aurait été chaude pour les abrutis de marines.

Evidement, on s'est fait pourrir par notre colonel. Au moins pour s'être fait arrêter, pour la bagarre, c'était pas grave de son point de vue. Surtout au vu des circonstances. On a eu des témoignages pour nous, expliquant ce qui nous avait poussé à nous battre.

J'ai croisé Gibbs en partant de la base deux trois jours plus tard. Un oeil au beurre noir, un bras en écharpe. Il m'a juste salué.
Il a pas dit un mot.

J'ai eu l'occasion de revenir sur sa base. L'année suivante.
Il n'était plus MP, il était traducteur entre autre choses.
On est devenus un peu plus que des connaissances.

Cyb secoua la tête avec un sourire.

"Pas ce que tu penses la miss.
"Mais je ne pense rien. Je ne pense jamais rien. Je suis une mathématicienne et une scientifique. Des sciences exactes. Il n'y a que les faits pour moi. Rien de plus.
"Alors je vais te donner des faits ma belle. Et uniquement des faits.

Quand il m'a croisé sur la base, il s'est renseigné et il m'a invité chez lui. J'ai fait la connaissance de Shannon et de Kelly.
Sa femme et sa fille. Kel était un joli bébé. Elle avait une bouille adorable. Des yeux bleus immenses et châtain comme sa maman.
Shan et moi, on s'est trouvés amis immédiatement. Nous avons sept ans d'écart Gibbs et moi et Shan était à l'université avec lui, mais elle m'a adopté. C'était ma soeur de coeur, ma jumelle astrale. J'étais fou d'elle. Elle était formidable.

Avec un soupir, Cybélian bougea dans le lit, sa voix s'était faite plus douce en parlant de Shannon.

"C'est elle qui nous a appris à monter à cheval. A tous les deux. C'était une texane et nous n'étions que des ignorants. Gibbs n'a accepté que parce que j'étais là aussi. Nous avons ris comme des fous et avons pris de sacré vols. Kelly ouvrait de grand yeux en nous voyant faire. Toujours inquiète pour son papa.
On est partis au golfe en même temps mais pas ensemble.
Gred est toujours persuadé qu'il l'a connu avant moi. Nous ne lui avons jamais rien dit de nos rencontres précédentes.
Il a reçu la silver star, et peu après a quitté l'armée, avec le grade de Sergent. Il est rentré au NCIS, sous les ordres de Franck...
Et...

"Et? Demanda Artémis.
"Et deux ans après... Shannon et Kelly on été abattues par un sniper qui en voulait à Gibbs.
"Mon Dieu! Artémis étouffa le cri de sa main, les yeux équarquillés.

Cyb se redressa.

"Dieu n'a pas vraiment bien joué sur ce coup là.
J'ai été mis au courant par les avocats de Shannon.
Elle m'avait porté sur son testament.
Me léguant son "Chapeau de cow boy pour le cow boy le moins doué de l'ouest."

Le Gibbs que j'ai trouvé ce jour là, m'a fait peur.
Il était éteint. Il avait perdu ce qui l'animait. Il est mort en même temps qu'elles.
Il est devenu ce qu'il est aujourd'hui. Un homme sarcastique et froid.

Peu ou pas d'amis.

J'en ai été malade.
Il m'a rejeté. Je n'étais plus l'ami. Je n'étais plus rien.
Il est passé au travers de ses trois mariages sans s'y arrêter un seul instant.
Il m'a fait l'honneur de m'inviter à chacun d'entre eux.
J'ai été choqué en rencontrant la première.

Petite chose rousse. Tellement loin de Shannon.
Rien à voir.
Je l'ai détesté à la seconde où je l'ai vue.

Elle, au contraire, m'a trouvé à son goût. Et le jour même du mariage a essayé de me coincer dans un coin. Par respect pour lui, je ne lui ai pas cogné dessus. Mais je les ai évités le temps que leur mariage a duré.

Le divorce m'a vu revenir. Il m'a contacté. Je suis venu immédiatement.
Nous avons pris une cuite monumentale. Nous avons pleuré "les filles". Et je me suis promis de ne pas disparaître de nouveau.
J'ai fait connaissance avec Ducky. Nous avons partagé quelques soirées. Sortant Gibbs parfois.

A chaque épouse, j'ai migré.

Ducky me prévenait quand Gibbs revenait à la raison et divorçait.

Je revenais aussi. Passant parfois chez lui sans prévenir. J'ai rencontré ses équipiers. Ceux qui venaient et repartaient. Puis l'équipe qu'il commençait à former. Ducky. Abby. Tony.
Ces deux dernières années, j'ai été passablement occupé et quelque peu hors d'atteinte.
Je n'ai pas connu Cait. Et j'en suis désolé. Ca avait l'air d'être une fille bien.

Cyb se tut. que dire de plus? Il avait raconté le mystère Gibbs. Tel qu'il le connaissait.

"Et Tony?

Cyb pencha la tête, jouant les ignorants.

"Quoi Tony?
"Pourquoi Tony? Expliques.
"J'ai compris ce que Tony voyait en Gibbs à l'instant où je l'ai rencontré. Et ce que Gibbs refusait de voir en Tony. La même vitalité insatiable que Shannon. La même façon de le regarder. Je me suis dit que si il l'aimait autant, peu importait que ce ne soit pas une femme. Ca compenserait. Expliqua Cyb avec une grimace.

"Et?
"Et quoi?
"Et que lui est il arrivé... Cet homme que nous devons retrouver, que lui a-t-il fait...
"Je peux pas te dire. Refusa Cyb en secouant la tête, mais, je peux te dire qu'il lui a fait du mal. Au premier sens du terme. Il a failli le tuer. Et Gibbs veut sa peau.
"Ok, donc la chasse est ouverte, constata Artémis pensivement...
"Ca te déranges la miss?
"Noon... J'ai pas d'états d'âme, pas pour l'instant. Tim a demandé mon aide. Et c'est pour lui que je suis là. C'est important pour lui, ça veut dire qu'au delà de sa soif de justice, il y a l'éthique qui est venue le chatouiller. Et trouver cet homme et le faire payer est une question d'éthique.
Et je vais l'aider. Dit elle d'une voix doucement têtue. Et toi aussi je vais t'aider. Pour ton ami.

"Tu hésitais?
"Non. Je voulais savoir jusqu'où il fallait aller... C'est tout.
"Et?
"Jusqu'au bout. Affirma-t-elle en se levant.

Cyb la regarda fourrager dans sa mallette en cuir, sortir son ordinateur et un boîtier noir étrange. Elle connecta le boîtier à la prise de téléphone, et celui ci à l'ordinateur.

"On y va. Dit elle en s'asseyant devant son clavier.

Petite magicienne de l'informatique en action.

"A partir des informations de Tim, je vais commencer par une recherche en spirale.
"Joli nom...
"Joli technique. Chaque réponse, positive, ou négative, repart vers une autre info. Jusqu'au coeur de la spirale.
"Notre homme.
"C'est ça.
"Alors, je commence.
Nom, prénom, lieu et date de naissance.
Espagne. San Sebastian.
Peu de chance que les parents aient bougé ou soient venus de l'extérieur de la ville pour accoucher. Contraire à la psychologie ethnique.
Les cliniques et hôpitaux vont nous renvoyer à certaines sources de données.
Ok. Une adresse.
Commençons par les écoles les plus proches dans un rayon de cinq kilomètres, maternelles, jardins d'enfant.
Là. Je l'ai. De cinq à onze ans.
Le collège le plus proche maintenant. Aux dires de Tim, il est éduqué. Il a du poursuivre au moins un cycle secondaire.
Pas là.
Ni là.
Là.
Un peu plus éloigné que prévu.
Il a déménagé.
Je vais rechercher une nouvelle adresse.

Les commentaires de la jeune femme laissèrent Cyb pantois.

Une heure avait passé et ils savaient déjà que Txomin aimait les fêtes. Bouger.
Que ses parents avaient étés tués dans un accident et qu'il avait navigué entre plusieurs foyers d'accueil quelques années.

Puis la recherche se fit plus lente. Les données venant puis repartant.
La spirale se formait.

"On peut aller dormir. Annonça Artémis quand les retours se firent plus lents.
"Dormir? Tu veux dormir? Grogna le blond en arpentant la chambre.
"Non. Mais je le dois et toi aussi.
"Onarluka...
"Cyb... Je peux dormir avec toi? Demanda-t-elle très doucement en rougissant un peu.

Le mercenaire stoppa net. Il se tourna vers elle et hocha la tête. Ne faisant pas confiance à sa voix.

"Allez viens. Dit elle, en se pelotonnant dans l'un des deux grands lits.

Cyb vint la rejoindre et se tendit quand elle vint contre lui, sa tête sur son bras.
Confiante.

"...'nuit Cyb... Murmura-t-elle en fermant les yeux.
"Bonne nuit Artémis.
"Caro. J'm'appelle Caro. Marmonna-t-elle.
"Bonne nuit Caro. Chuchota-t-il en embrassant ses cheveux.

********

Gred et Maï étaient partis sur le terrain, recherchant l'espagnol, point de départ: l'appartement de Tony.
Rayonnement en spirale là aussi, mais en sens inverse, partant du centre pour aller chercher le monstre à sa périphérie.
L'homme était un vrai fantôme, très peu de gens le connaissait. Quasiment aucun commerçant du quartier. Pas de voisins. Le néant.
Un gamin se rappela avoir vu un homme blond et grand, avec des valises, prendre un taxi, le jour où Julian avait disparu.
La compagnie des taxis était la principale de la ville: Les Blue Lion Cab.
Ils partirent sur la piste, inteviewver l'opérateur qui distribuait les courses et essayer de retrouver l'adresse où s'était rendu le blond.

Rien. Pas d'adresse. La gare centrale. D'où rayonnaient les lignes de bus du pays. Les métros qui retournaient à l'aéroport. Les taxis. Rien. Tout et rien. Frustrant.

Il s'était volatilisé.

Pas un indic ne l'avait vu. Pas le moindre camé ne l'avait aperçu. Le désert.

Abby travaillait sur les photos de l'album de Tony, les clichés étaient suffisamment neutres pour que l'environnement ne soit pas reconnaissable.
Ils étaient inutiles.

Sauf le dernier. La photo de Pio.
Le bout de nom de ville sur le panneau de bois derrière lui.
"....ville.
Abby devenait enragée de ne pas trouver. Les listes de villes comportant ces syllabes
étaient innombrables.

"McGee!! Tu comprends pas... Il y a des milliers de villes... et pas que aux états unis. Dans le monde entier il y a des patelins qui comportent ce mot dans leur nom!!!
"Abby, abby... Essaya de la rassurer McGee en la stoppant net dans le labo. Essayons de se limiter à ici. Aux états unis. On va commencer par là. Ok??? Alors, voyons ce panneau.
"C'est ça... Tu as raison répondit elle, surexcitée. Regarde...

Elle cliqua sur la souris, agrandissant la photo, zoomant sur le panneau de bois.
On voyait les détails de la peinture qui s'écaillait par endroits, une couleur uniformément bleue, mais bordé que la gauche d'une fine ligne rouge.
Rien de bien extraordinaire.

McGee se gratta la tête et fit une petite moue.

"Rien. Enfin, rien de plus qu'un panneau d'affichage.
"D'affichage? S'écria Abby en se tournant vers lui.
"Ben... Ou...Oui... Balbutia Tim, un panneau d'affichage. De score de base ball. Ou de Football... Un truc sportif...
"Tu crois?
"Ben... Oui... Regarde... Là et là. Je suis certain de moi.
"McGee! Quelle intuition!! Quelle intelligence!! Tu es génial!
"Heu...
"Ok, je vais chercher... Allez, laisses moi. Va voir Tony et remplacer Gibbs. Ordonna-t-elle en se penchant sur son clavier.

******
Tim frappa doucement à la porte de la chambre de Tony. Pas de réponse. Il poussa lentement la porte et vit que si Gibbs n'avait pas répondu c'est qu'il lisait avec attention une lettre, les sourcils froncés.

La chambre du blessé était devenu un vrai capharnaüm.

Organisé, certes, mais un capharnaüm quand même. Des piles de lettres étaient posées un peu partout. Rangées selon une méthode propre à Gibbs.

De petites lunettes perchées sur son nez lui donnait un air différent. Plus humain, mais ce qui figea Tim ce fut de constater que son patron tenait la main de Tony dans la sienne. Doigts enlacés. Comme deux amants.

Gibbs leva la tête et avec un bref sourire accueillit le nouveau venu.

"McGee? Des nouvelles? Demanda l'agent aussitôt.
"Rien patron. Je venais juste pour vous remplacer si vous voulez... Répondit le jeune agent.
"Merci McGee, mais ça ira. Je suis bien installé et j'ai de quoi m'occuper en attendant que Tony se réveille. Dit Gibbs.

Le silence était à peine perturbé par le bruit des machines qui veillaient sur le corps inconscient.

"Oui? Dit Gibbs.
"C'est bien silencieux...
"Et alors? Moi j'aime bien le silence. Grogna Jethro en se replongeant dans sa lettre.
"Pas Tony... Remarqua Tim à mi-voix.
"Comment ça: pas Tony, quoi?
"Tony n'aime pas le silence.

Gibbs lui lança un regard pensif par dessus ses lunettes.

"Et?
"Je pourrais porter un poste et quelques CD patron, si vous voulez... Proposa McGee en bégayant un peu.
"Des Cd? Répéta Jethro lentement. L'idée était bonne. Plus que bonne même, avec ce que lui avait confié Tony quelques jours auparavant.

Il se rendit compte que McGee le regardait en silence.

"Il n'y avait rien chez Tony? Des CD, un poste, un truc qui nous oriente vers ses goûts musicaux?
"Heu... Attendez, Si! Confirma le jeune homme lentement. J'ai vu une station IPod dans le salon.
"IPod? C'est quoi ce truc?
"Un lecteur MP3 patron. On peut stocker de la musique dessus comme sur une clef USB... Vous savez ce que c'est une clef USB, hein Patron?

Le regard noir que lui lança Gibbs le fit frissonner.

"Un baladeur quoi... ajouta-t-il précipitamment.
"Et vous pouvez voir ce qu'il a dans le ventre ce truc?
"Ben, je peux vous le ramener, si vous voulez... Proposa le jeune homme avec un sourire.
"NON! gronda Gibbs.

Le sourire de McGee disparut et il rougit légèrement.

"Je ne veux rien qui vienne de Julian ici. Rien qui puisse y faire penser Tony. Trouvez moi le même appareil, d'une autre couleur, vert, rose, n'importe, mais pas celui là!
"Ben... heu, c'est qu'il n'existe qu'en une seule version, patron... Blanc. Ce sera exactement le même vous savez.
"Trouvez en un autre. Et mettez lui sa musique dedans. Et rapportez le moi.
""Je vous trouve aussi une station patron?
"C'est quoi?
"Des hauts parleurs. Vous en profiterez vous aussi.
"Ouais. Prenez ça aussi. Grogna Jethro en fouillant dans la poche de son pantalon, il en tira son porte feuille et l'envoya à Tim.
"Prenez ce qu'il faut. Et ramenez moi ça au plus vite.
"Bien patron... De suite...

Jethro regarda la porte se refermer avec un sourire. Il avait encore fait peur à McGee, alors que c'était la prérogative officielle de Tony...

Mais faut avouer que ça pouvait être marrant.

Il regarda la main dans la sienne, belle, aux doigts longs et musclés et inerte.
Son regard voyagea sur le corps de Tony. Il était pâle, les yeux clos. Le respirateur avait été enlevé la veille. Il n'y avait plus guère que la pompe à morphine, l'électroencéphalogramme et le moniteur cardiaque.

Le docteur Pitt était venu, en ami.

Il avait rassuré Jethro, Tony respirait mieux. Les côtes cassées, n'avaient pas perforé les poumons, il avait eu de la chance sur le coup. Le mot chance avait fait grincer les dents de l'agent du NCIS, il ne voyait pas vraiment où la chance avait frappé.

Puis, objectivement, il avait fait le compte des dégâts et avait dû avouer que la chance avait veillé sur Tony au travers de la fureur destructrice de Julian.

Un: Les côtes cassées n'avaient pas fait de dégâts.
Deux: Ses bras n'avaient que des fêlures au niveaux des os. Pas besoin d'opérations, ni de plâtres.
Trois: La fracture du crâne et le traumatisme cérébral étaient légers. L'électro surveillait l'activité cérébrale et ça avait l'air d'aller.
Quatre: Le shoot de coke n'avait pas tué Tony.

Les toubibs n'en revenaient pas. Il avait pourtant une dose phénoménale de drogue dans le sang. Mais mystère.

Dix jours plus tard, Gibbs faisait le bilan:

Les points de suture étaient résorbés, ce qui voulait dire que les endroits touchés, étaient guéris. Physiologiquement du moins.
Les bras n'ayant pas bougé, les os s'étaient ressoudés.
Les luxations avaient été soignées, elles aussi. Les multiples plaies minuscules sur le corps avaient cicatrisé.
Finalement, Tony, excepté qu'il était plongé dans un sommeil réparateur, était pratiquement guéri.
Restait quelques doutes quand à son système reproducteur. Le médecin ayant déjà évoqué à mots couverts une possible stérilité due à des dégâts au niveau des testicules.
Sans compter les probables séquelles psychologiques.
On ne sortait pas d'une tentative de meurtre et d'une séance de torture pareille, sans quelques traumatismes.

Mais Jethro avait la certitude que Tony s'en sortirait. C'était un battant.
La chose qui le troublait beaucoup c'était le fait que le jeune homme n'était plus plongé dans le coma artificiel depuis un ou deux jours.

La morphine était régulièrement injectée pour combattre la douleur. A un rythme de moins en moins fréquent et à un taux de plus en plus faible.

Le sommeil dans lequel s'était réfugié Tony, le maintenait dans un état de douce torpeur.

Eloigné de la vie et de sa noirceur.

Gibbs avait espéré que les lettres de Pio feraient réagir le jeune homme, mais peine perdue. Il les avait pourtant toutes lues. Consciencieusement. Le prêtre ne donnait jamais d'indication de villes, pour le retrouver, ce n'était pas évident.

Quand aux cachets d'expédition, Abby en avait conclu que Paolino postait ses lettres au hasard de certains déplacement. Aucun ne venait deux fois du même endroit. Mystère là aussi. Prêtre itinérant ce n'était pas une des voies de l'église.

La photo se laissait courtiser sans rien révéler. Et Jethro patientait. Ce qui relevait de l'exploit.

Quand McGee revint, plus tard dans la journée, il fut content de le voir.
L'idée de la musique avait fait son chemin, et il en arrivait à détester le silence.
Il leva un sourcil en remarquant l'appareil que Tim installait.

Noir et Rouge. Pas blanc pour deux sous.

"Je croyais que ça n'existait qu'en blanc?
"Edition spéciale Patron. J'ai pensé que ça vous ferait plaisir.
"U2? C'est quoi?
"Un groupe rock. Tony doit connaître.
"Et la musique?
"C'est fait. J'ai transféré le contenu de l'autre IPod, dans celui là. Dit McGee lentement.
"Quoi?
"C'est pratiquement que de la musique classique, patron. Enfin, de l'opéra, des trucs comme ça. Des chanteurs lyriques.
"Et? Demanda Jethro avec un sourire moqueur.

Son agent le regarda et réalisa que Gibbs était parfaitement au courant.
Et que lui, ne connaissait pas Tony.
Plus il avançait. Moins ce qu'il découvrait, correspondait à ce que l'italien montrait.

"Et rien. Je vous explique comment ça marche? Du moins comment ça s'éteint... Proposa Tim.
"Allez-y McGee, je suis tout ouïe.

Bientôt la voix de Placido Domingo s'éleva dans la chambre, le volume assez bas pour ne pas déranger tout l'étage. Mais assez fort pour apprécier. La musique les enveloppa et Jethro ferma les yeux. Caressant doucement la main dans la sienne.

Tony refusait de revenir.

Il allait falloir le persuader qu'il était hors de danger et aimé, pour qu'il se décide à se réveiller.

"Tony... S'il te plaît... Réveilles toi... Marmonna Jethro en glissant dans le sommeil.

Manquant le bref battement de paupières de l'homme allongé.

"Jay... A l'aide... Murmura Tony.

*******


Bonne lecture.

Bisousmouchous

PS: Pas la moindre recherche en spirale dans la réalité... Enfin, je ne crois pas...
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